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Au XII eme siècle
Au XII eme siècle, la France, fort heureusement pour elle, n'en était pas là et n'était même pas entrée dans la voie de conciliation de l'Angleterre.
Sous Louis XIV, au moment où la France est à l'apogée de sa puissance et règne véritablement sur le monde non seulement par les armes mais par l'ascendant de sa civilisation, savez-vous combien Paris possédait de Juifs?
On ne comptait pas plus de quatre familles de cette religion habitant la capitale et cent cinquante allant et venant (1). En 1705, il n'y avait en tout que dix-huit individus, la plupart employés aux services et étapes de Metz et autorisés par le Chancelier à faire un séjour dans la capitale.
On ne peut douter, disait le lieutenant général de police, que L'agiotage et l'usure ne soient leur principale occupation puisque s'est (si l'on ose s'exprimer ainsi) toute leur étude et qu'ils se font une espèce de religion de tromper autant qu’ils le peuvent tous les chrétiens avec lesquels ils traitent.
Il est question de loin en loin dans la correspondance des intendants de quelques Juifs isolés, à Rouen notamment, à la date de 1693, d'un nommé Mendez, qui possédait une fortune de 500,000 à 600,000 livres et dont l'expulsion aurait été fâcheuse pour le commerce de la province.
Everard Jabach, né à Cologne, banquier et grand collectionneur, de tableaux, parait bien avoir été Juif. On peut, je crois: regarder comme Juif le comédien
Montfleury, dont le vrai nom était Zacharie Jacob. C'est lui qui, pour se venger de railleries inoffensives de Molière qui, dans « l'impromptu de Versailles », lui avait reproché « d'être gros et gras comme quatre, » adressa au mois de décembre 1663 une requête à Louis XIV, dans laquelle il accusait le grand comique d'avoir épousé sa propre fille.
Samuel Bernard était-il Juif? Voltaire affirme que oui. Nous lisons dans une lettre adressée à Helvetius: « J'aimerais mieux que le Parlement me fit justice de la banqueroute du fils de Samuel Bernard, Juif, fils de Juif, mort surintendant de la maison de la reine, maître des requêtes, riche de neuf millions et banqueroutier. »
Mais cette question d'argent, qui avait toujours tant d'importance pour Voltaire, a pu lui inspirer cette épithète de Juif. En 1738, dans son discours sur l'Inégalité des conditions, il consacra à Samuel Bernard, le père, deux vers que le poète fit disparaître de ses oeuvres quand le fils, qui portait le titre de comte de Coubert, eut fait disparaître soixante mille livres de la bourse du poète.
S'il ne parait guère douteux que la famille de Samuel Bernard, ait été d'origine juive, les documents publiés par elle prouvent qu'au XVII eme siècle elle était protestante depuis deux ou trois générations. Le père de Samuel Bernard, graveur de talent, se convertit au catholicisme et fut enterre par le clergé de Saint-Sulpice. Samuel Bernard avait épousé en secondes noces Mlle Pauline Félicité de Saint Chamans, il en eut une fille, Bonne Félicité, qui le 22 septembre 1743 épousa Mathieu François Molé, seigneur de Champlâtreux. Le comte Molé, qui fut chargé par Napoléon 1er de diriger les délibérations du grand Sanhedrin de 1807, était donc un descendant de Samuel Bernard.
Sous la Régence, nous voyons apparaître le Juif Dulys, dont les méfaits occupèrent tout Paris.
Enrichi par le Système, ce Juif avait pour maîtresse une actrice nommée Pélissier. Obligé, après avoir ruiné pas mal de monde, de fuir en Hollande où était toute sa fortune, il donna cinquante mille livres à la Pélissier à la condition qu'elle l'accompagnerait, mais celle-ci mangea l'argent avec Francœur, un violon de l'opéra, et ne bougea pas. Dulys furieux envoya alors son valet à Paris pour assassiner Francœur, le coup manqua, le valet fut roué vif, et Dulys contumace subit le même supplice, mais en effigie (2).E. Drumont - La France juive, Tome I (extrait 24) *
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(1) Mémoires des intendants de l'état des généralités dressés pour l'instruction du duc de Bourgogne et publiée par M. de Boislisle.
(2) L'histoire de Dulys eut un grand retentissement, même à L'étranger. On publia en Angleterre an 1739: Mémoires anecdotes pour servir à l'histoire de M. Dulys ou la suite de ses aventures après la catastrophe de celle de mademoiselle Pélissier, actrice de l'opéra de Paris, à Londres, chez Samuel Harding.« Chainsaw for Birthday - Beneath the Moonlit Graves [EP] (2024)Caravan Palace - Avalanches (Official Audio) »
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