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    elle portait une perruque blonde platine
    et elle se fardait les joues et se poudrait le reste
    et avec son tube de rouge elle se dessinait une énorme bouche rutilante
    et son cou était plein de plis
    mais elle avait encore le cul d'une jeune fille
    et ses jambes étaient sans défaut.
    elle portait des collants bleus et je les lui
    enlevais en la troussant, et tandis que la télé
    clignotait je la pris debout.
    et comme je la pilotais tout autour de la chambre (je baise une tombe, pensais-je, et je la ramène à la vie, c'est merveilleux
    aussi merveilleux
    que de manger des olives vertes
    à trois heures du mat
    tandis que la moitié de la ville brûle)
    je me mis à jouir.

    vous les jeunots gardez nos pucelles
    mais donnez-moi des vieilles en chaleur
    perchées sur de hauts talons
    avec des culs qui eux ont oublié de vieillir.
    plus tard je te laisserai
    ou je prendrai une cuite terrible
    ce qui revient au même.

    nous avons durant des heures bu du vin et regardé la télé
    et quand nous sommes allé au lit
    dormir pour de bon
    elle a enlevé son dentier
    pour la nuit.

    Charles Bukowski *

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    une maison avec 7 ou 8 personnes
    qui y vivent
    en se partageant le loyer.
    il y a une chaîne qui ne sert jamais
    et une paire de bongos
    sur lesquels personne ne tape
    et il y a des tapis sur les fenêtres
    et vous fumez
    tandis que les cafards
    trébuchent sur les boutons de votre
    chemise et s'écrasent
    au sol.

    la nuit tombe
    et quelqu'un sort
    chercher de la bouffe.
    vous l'avalez
    puis dodo. tout le monde s'endort
    en même temps : sur le sol, sur les tables basses,
    sur les divans, sur les lits et dans les baignoires.
    il y en a
    même un qui dort dans les plates-bandes
    dehors.

    puis quelqu'un se réveille et
    dit : "allez debout, on va s'en
    rouler un!"

    d'autres se lèvent.
    "d'accord, ouais, o.k."

    "parfait, allez debout, que quelqu'un
    les roule, allez,
    défonçons-nous."

    nous fumons quelques joints et puis
    nous retournons nous coucher
    mais cette fois nous changeons de places :
    le divan pour celui qui était dans la baignoire,
    la table basse pour celle qui était sur le tapis,
    le lit pour celui qui dormait à même le sol, et
    un nouveau s'écroule dehors,
    sur les plates-bandes

    et ils n'ont toujours pas retrouvé Patty Hearst et Timothy Leary
    ne veut pas adresser la parole à
    Allan Watts.

    Charles Bukowski

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    ô donnez-moi juste une petite bombe atomique
    pas une grosse
    juste une petite
    assez pour tuer un cheval dans la rue
    mais il n'y a pas de chevaux dans la rue

    alors, assez pour renverser les fleurs dans un bol
    mais je ne vois pas de
    fleurs dans un
    bol

    assez alors
    pour faire peur à mon amour
    mais je n'ai pas d'
    amour

    bon
    donnez-moi alors une bombe atomique
    pour nettoyer ma baignoire
    comme un enfant sale et adorable

    (j'ai une baignoire)

    Jouer du piano ivre comme d'un instrument à percussion jusqu'à ce que les doigts saignent un peu de Charles Bukowski *

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