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Par Cruella le 19 Octobre 2016 à 15:23
Ta vie, c'est ta vie
Ne te laisse pas marteler par une soumission moite
Sois à l'affût
Il y a des issues
La lumière est quelque part
Il y en a peu mais elle bat les ténèbres
Sois à l'affût
Les dieux t'offriront des chances
Reconnais-les, saisis-les
Tu ne peux abattre la mort
Mais tu peux la combattre dans la vie
Et le plus souvent tu sauras le faire
Le plus de lumière il y aura
Ta vie, c'est ta vie
Sache-le tant qu'il est temps
Tu es merveilleux
Les dieux attendent cette lumière en toiCharles Bukowski
2 commentaires -
Par Cruella le 14 Juin 2016 à 16:01
l'un enseigne
l'autre vit avec sa mère
et celui-ci est entretenu par son père, un
alcoolique invétéré
avec pas plus de cerveau qu'un moustique.
celui-là prend du speed et cela fait 14 ans
que la même femme paye pour lui.
quant à celui-ci, il écrit tous les dix jours un
nouveau
roman
mais c'est quand même lui qui à la fin
règle son loyer.
celui-là par contre va de maison en maison
dormant n'importe où, buveur et
baratineur.
celui-ci édite ses propres livres en s'aidant
d'une machine à photocopier
et celui-là vit dans une douche
d'un hôtel abandonné Hollywood.
et en voici un qui semble connaître sur le bout
des doigts
l'art et la manière d'obtenir des allocations et
des aides
et qui passe sa vie à remplir des formulaires.
et en voici un autre qui est tout simplement
riche et
qui vit dans les meilleurs endroits et pour qui
toutes
les portes s'ouvrent.
et voici un autre qui a pris une fois son
breakfast
avec William Carlos
Williams.
et cet autre enseigne.
comme celui-ci d'ailleurs.
et enfin celui-là écrit des manuels sur comment
le faire
et sa voix est désagréable et dominatrice.ils sont partout.
et tous sont écrivains.
et la plupart poètes.
poètes poètes poètes poètes poètes poètes
poètes poètes poètes poètes poètes poètesla prochaine fois que le téléphone sonnera,
ce sera un poète.
la prochaine personne qui frappera à la porte,
ce sera un poète.lui, il enseigne
et lui, il vit avec sa mère
et lui, il est en train d'écrire une vie
d'Ezra Pound.
oh, mes frères, nous sommes les plus malades
et les plus déraisonnables
des hommes.
1 commentaire -
Par Cruella le 22 Décembre 2015 à 10:03
oh, qu'est-ce qu'ils se soucient
de mes états d'âme!
je reçois des lettres
on me téléphone.
et chaque fois ils me demandent :
"est-ce que tout va bien?"
"naturellement", que je leur réponds.
"j'en ai tellement vu finir dans le ruisseau",
qu'ils disent.
"ne vous inquiétez pas pour moi."cependant tout ça me rend nerveux.
je prends une douche
puis j'écrase un bouton sur
mon nez.
ensuite je me prépare dans la cuisine
un sandwich jambon et salami.
jadis je me nourrissais de sucres d'orge.
mais maintenant j'ai de la moutarde importée
d'Allemagne pour améliorer mon sandwich, ce
qui
n'est pas très bon pour mon estomac.
le téléphone continue de sonner sans arrêt et
les
lettre d'arriver.si vous vivez enfermé dans un placard avec
pour seule compagnie,
celle des rats, et que
vous mangez du pain sec,
on vous aime.
vous êtes sans conteste
un génie.ou si vous êtes cinglé
ou ivre mort
alors vous êtes un génie.ou si vous crachez
des obscénités et
que vous vomissez vos boyaux sur
le plancher
vous êtes encore un génie.mais payez votre loyer avec un mois
d'avance.
changez de chaussettes
allez chez le dentiste
faites l'amour avec une fille en bonne santé et
propre
au lieu de le faire avec une pute
et ils diront partout
que vous avez vendu votre âme.ils ne m'intéressent pas assez pour que je m'inquiète de la leur.
je suppose que je le devrais
pourtant.
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Par Cruella le 4 Décembre 2015 à 22:10
autre lit
autre femmedavantage de rideaux
autre salle de bains
autre cuisineautres yeux
autres cheveux
autres
pieds et doigts de pied.chacun est à l'affût.
la quête éternelle.tu restes au lit
et elle s'habille pour aller au boulot
et tu te demandes ce qui est arrivé
à la dernière
et à l'avant-dernière...
tout va si bien -
la baise
le dodoles câlins...
après qu'elle est partie tu te lèves et tu
utilises sa salle de bains,
et tu t'y sens à la fois à ton aise et
déconcerté.
tu retournes au lit et
tu dors une autre heure.quand tu t'en vas c'est avec tristesse
mais tu la reverras boulot ou pas.tu roules jusqu'à la plage et tu restes
assis dans ta voiture à regarder.
il n'est pas loin de midi.- un autre lit, d'autres oreilles, d'autres
pendentifs, d'autres vêtements
couleurs, portes, numéros de téléphone.jadis tu étais assez fort pour vivre seul.
pour un homme frisant la soixantaine
tu devrais être plus sensé.tu démarres et tu oublies,
et tu dis, quand je rentre j'appelle
Jeanie je ne l'ai pas vue depuis vendredi.
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Par Cruella le 19 Août 2015 à 10:21
j'ai usé de mes charmes sur elle
durant deux nuits dans un bar -
pourtant c'était de l'histoire ancienne
puisque nous nous étions aimés
pendant 16 mois -
mais elle ne voulait pas venir chez moi
"car cette autre femme y a été"
et je n'ai su que dire : "d'accord, d'accord
qu'est-ce qu'on fait?"elle arrivait du nord et était à la recherche
d'un appartement en attendant,
comme elle logeait chez sa copine, elle
s'était rendue chez son loueur de caravanes
et lui avait emprunté des couvertures,
"et maintenant, direction le parc."
je lui ai demandé si elle devenait folle,
les flics nous tomberaient dessus vite fait
mais elle répétait : "mais non, ce sera
agréable et romantique",
et ainsi nous filâmes vers le parc
où nous déchargeâmes tout notre barda
pour aussitôt nous mettre ne position
et il arriva ce qui devait arriver :
les lumières tournantes
d'une voiture de ronde
elle me dit : "vite, repasse ton slip!
j'ai déjà remis le mien!"
je répondis : "impossible. il est tout emmêlé."
et ils vinrent sur nous avec des torches
électriques et ils nous demandèrent ce que
nous fabriquions là et elle répondit :
"on s'embrasse!" un des flics me lança
un regard et fit : "je ne vous en blême pas."
et après quelques échanges
sans intérêt ils nous laissèrent seuls.
mais elle ne voulait toujours pas aller
se mettre dans un lit où une autre femme
avait été,
aussi nous finîmes la nuit dans
un motel étouffant et triste
nous embrassant et baisant,
le tout dans la sueur
mais toujours dans la correction, et dire
qu'après toutes ces souffrances ...
le lendemain après-midi
on remit ça chez moi
finalement.morale : les flics du parc n'étaient pas
de mauvais flics.
et c'est bien la première fois que je dis
une telle chose
à propos de flics
et
j'espère
que ce sera bien
la dernière.
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