•  

    mon dieu, je ne sais pas quoi faire.
    c'est si agréable de les avoir autour de soi.
    elles ont le coup pour jouer avec mes couilles
    et regarder ma queue
    avec infiniment de considération
    la tournant en tous sens
    la triturant en tous sens
    en examinant chaque centimètre
    tandis que leurs longs cheveux
    frôlent mon ventre.

    ce n'est pas baiser et de faire sucer
    qui liquéfie un homme
    et le met plus bas que terre, c'est les extras,
    tous les extras.

    ce soir il pleut et je suis seul
    elle sont ailleurs en plein travail
    dans de nouvelles chambres
    dans de nouvelles aventures
    ou peut-être dans des chambres
    déjà explorées.

    n'importe, il pleut ce soir
    une saloperie de pluie qui tombe à torrent
    et qui vous trempe jusqu'aux os...

    et rien à se mettre sous la dent.
    j'ai lu le journal
    j'ai payé la note de gaz
    celle d'électricité aussi
    la note de téléphone.
    et il continue de pleuvoir.

    elle liquéfient un homme
    et puis l'abandonnent macérant
    dans son propre jus.

    j'ai besoin d'une pute comme au bon vieux temps
    qui frapperait à ma porte
    et qui fermerait son parapluie vert
    tandis que des gouttes de lune éclaireraient
    son sac à main, elle me dirait : "écoute, mon vieux,
    one ne peut pas avoir de meilleure musique
    que celle-là sur ta radio?
    et puis, monte le chauffage..."
    et c'est toujours quand un homme déborde
    d'amour ou du reste
    qu'il se met à pleuvoir
    l'éclaboussant
    le trempant.
    pluie
    bonne pour les arbres et
    l'herbe et l'air...
    bonne pour des choses qui
    vivent seules.

    je donnerais n'importe quoi
    pour une main de femme sur
    moi ce soir.
    elle liquéfient un homme et
    puis le laissent
    écouter la pluie tomber.

    Charles Bukowski *

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    les vautours du zoo
    (tous les 3)
    sont perchés, immobiles et calmes,
    sur l'arbre de leur cage
    au pieds duquel
    sur le sol
    sont entassés de gros morceaux de viande
    pourrie.
    ils sont gavés.
    nos impôts les nourrissent
    jusqu'à plus faim.

    je continue et je regarde dans l'autre
    cage.
    il y a un homme dedans
    assis par terre
    et qui mange
    sa propre merde.
    je le reconnais, c'est notre
    ancien facteur.
    son expression favorite
    était :
    "passez une bonne journée."
    eh bien, aujourd'hui, c'est ce que j'ai fait.

    Charles Bukowski

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  • nous parlons de ce film
    où Cagney faisait bouffer à sa poule
    un pamplemousse
    plus vite qu'il ne pouvait
    l'avaler et
    pourtant elle l'aimait.

    "ça ne se passera pas toujours
    comme ça", que je dis à Iron
    Mike.

    il a grimacé et a répondu :
    "ouais."

    puis il a porté sa main
    à la ceinture.
    32 scalps de femmes
    y pendaient.

    "moi et ma grosse bite
    juive", qu'il dit.


    puis il a écarté les mains
    pour me donner une idée
    de la taille.

    "oh! la vache!"
    que j'ai fait.

    "elle arrivent de tous côtés, qu'il dit,
    je les baise, mais elles
    s'accrochent à moi, et je leur dis :
    faut se tirer."

    "tu les as sacrément accrochées,
    Mike."

    "celle-là ne voulait pas partir
    je l'ai mise debout et je lui ai flanqué
    une paire de claques ... elle
    est partie."

    "je n'ai pas ta maîtrise,
    Mike. elle s'accrochent à moi
    en lavant la vaisselle, en frottant
    les taches de merde dans la
    cuvette des chiottes, en foutant à la poubelle
    les vieux journaux de courses..."

    "elle ne peuvent rien me faire,
    qu'il dit,
    je suis invulnérable."

    écoute, Mike, aucun homme n'est
    invulnérable.
    un jour viendra
    où ta raison vacillera à cause
    d'un regard à peine
    éclos. tu n'arriveras
    plus à boire un verre
    d'eau ou à traverser une
    chambre. il n'y aura que
    tes quatre murs et la rumeur de
    la rue, et
    tu entendra les rafales de mitraillettes
    et les tirs de mortiers. telle sera
    ta vie quand tu la voudras et
    que tu ne pourras l'avoir.
    il y a morsure et morsure
    et les morsures de l'amour
    ne guérissent pas du jour au lendemain.

    Charles Bukowski

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  • Il y a assez de traitrise, de haine, de violence,
    D’absurdité dans l’être humain moyen
    Pour approvisionner à tout moment n’importe quelle armée
    Et les plus doués pour le meurtre sont ceux qui prêchent contre
    Et les plus doués pour la haine sont ceux qui prêchent l’amour
    Et les plus doués pour la guerre – finalement – sont ceux qui prêchent la paix
    Méfiez-vous
    De l’homme moyen
    De la femme moyenne
    Méfiez-vous de leur amour
    Leur amour est moyen, recherche la médiocrité
    Mais il y a du génie dans leur haine
    Il y a assez de génie dans leur haine pour vous tuer,pour tuer n’importe qui
    Ne voulant pas de la solitude
    Ne comprenant pas la solitude
    Ils essaient de détruire
    Tout Ce qui diffère d’eux
    Etant incapables
    De créer de l’art
    Ils ne comprennent pas l’art
    Ils ne voient dans leur échec
    En tant que créateurs
    Qu’un échec
    Du monde
    Etant incapables d’aimer pleinement
    Ils croient votre amour incomplet
    Du coup, ils vous détestent
    Et leur haine est parfaite
    Comme un diamant qui brille
    Comme un couteau
    Comme une montagne
    Comme un tigre
    Comme la ciguë
    Leur plus grand art.

    Charles Bukowski

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  • la chair recouvre les os
    et ils y mettent
    un cerveau et
    parfois une âme,
    et les femmes jettent
    les vases contre les murs
    et les hommes boivent beaucoup
    trop
    et personne ne trouve
    son pendant
    mais tous gardent
    un espoir
    rampant d'un lit
    à l'autre.
    la chair recouvre
    les os et la
    chair cherche
    plus cher
    que la chair.

    il n'y a aucun
    salut :
    nous somme tous
    soumis
    à un destin singulier.
    personne ne trouve son pendant.

    la ville se remplit d'ordures
    les dépotoirs se remplissent
    les asiles se remplissent
    les hôpitaux se remplissent
    les cimetières se remplissent
    ce sont bien les seules choses
    qui se remplissent.

    Charles Bukowski *

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