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    "Elle savait que, malgré toutes les histoires dégueulasses que j'écris, je suis un prude sous ma fourrure de violeur de service."


    Charles Bukowski

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    La révolution paraît très romantique, vous savez. mais faut pas se gourrer. c'est du sang et des boyaux et de la folie, ce sont des gosses tués parce qu'ils passaient par là, des gosses qui ne comprennent foutre rien à ce qui se passe. c'est votre poule, votre femme qui se fait ouvrir le ventre d'un coup de baïonnette et se fait violer dans le cul pendant que vous regardez. ce sont des hommes qui torturent des hommes, les mêmes qui riaient aux dessins animés de Mickey Mouse. avant de commencer, décidez où se trouve l'esprit de la chose et où se trouvera l'esprit quand tout sera fini. je ne suis pas d'accord avec Dos. — CRIME ET CHATIMENT — qu'aucun homme n'a le droit de disposer de la vie d'un autre homme. mais il faudrait quand même un peu réfléchir avant. bien sûr, l'emmerdement c'est qu'eux ils ont disposé de vitre vie sans tirer une seule balle. moi aussi j'ai travaillé pour des salaires minables pendant qu'un gros cul violait des vierges de quatorze ans à Beverly Hills. j'ai vu des hommes se faire renvoyer parce qu'ils étaient restés cinq minutes de trop dans les chiottes. j'ai vu des choses dont je ne veux même pas parler. mais avant de tuer quelque chose soyez bien sûr d'avoir quelque chose de mieux pour le remplacer ; quelque chose de mieux que des politiciens opportunistes débitant leurs conneries haineuses dans les parcs publics. puisque ça va vous coûter les yeux de la tête, autant chercher à obtenir quelque chose de mieux qu'une garantie de 36 mois. jusqu'ici je n'ai encore rien vu d'autre que cette soif émotive et romantique pour la Révolution ; je n'ai vu aucun leader valable ni aucun programme réaliste qui nous assurerait CONTRE la trahison qui jusqu'ici a toujours suivi. si je dois tuer un homme, je ne veux pas le voir remplacer par une copie-carbone du même bonhomme avec la même façon d'agir. on a gâché l'Histoire comme une bande d'ivrognes joueraient aux dés dans les gogues du bistrot du coin. j'ai honte d'être membre de la race humaine mais je ne veux pas encore en rajouter, je veux en effacer un petit bout.
     
    "Journal d'un vieux dégueulasse"

     

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    J'étais comme qui dirait malade de tristesse, comme quand on croit toucher le fond du gouffre. Je suis sûre que vous connaissez. Tout le monde connaît. Mais je me dis que je connais un peu trop, voilà.

     

    "Contes de la folie ordinaire"

     

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    J'ai connu un type qui se branlait avec un verre à whisky rempli de foie de veau. Moi, je ne fourrerais pas ma queue dans un truc aussi fragile. Vous me voyez arriver chez le toubib la queue en sang ? "C'est arrivé en baisant un verre à whisky."

    "Contes de la folie ordinaire"

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    C’était encore mon bureau. Mais plus pour longtemps, puisque j’étais en fin de bail et que McKelvey devait fignoler les derniers détails de mon expulsion. Vu que l’air conditionné avait rendu l’âme, il y faisait aussi chaud qu’en Enfer. Une mouche se traînait sous mon nez. D’une chiquenaude bien appuyée, je la rayai du tableau, et j’étais en train de m’essuyer les doigts sur mon pantalon quand le téléphone sonna.

     Je décrochai.
     — Mouais, grommelai-je.
     — Avez-vous lu Céline ?
     C’était une voix de femme, genre le sexe sur la langue. Et comme je croupissais dans ma solitude depuis une éternité, je dressai l’oreille.
     — Céline ? dis-je. Ben…
     — Je veux Céline, reprit-elle. Il me le faut absolument.
     Quelle voix ! De quoi hisser les couleurs. Séance tenante.
     — Céline ? répétai-je. Dites, ça ne vous ennuierait pas d’éclairer le tapis ? J’ai besoin d’en savoir plus. Parlez, parlez, je suis tout ouïe.
     — Fermez votre braguette.
     Je baissai les yeux.
     — Comment avez-vous deviné ?
     — Sans importance… C’est Céline que je veux.
     — Mais il est mort.
     — À d’autres ! Vous devez me le trouver. Il me le faut.
     — En cherchant bien, je pourrais peut-être vous ramener ses ossements.
     — Mais non, imbécile, il est vivant.
     — Et où ?
     — À Hollywood. J’ai entendu dire qu’il ne décarrait pas de la librairie de Red Koldowsky.
     — Admettons, mais alors pourquoi ne le coincez-vous pas vous-même ?
     — Parce que je veux être certaine que ce soit vraiment Céline. Certaine à cent pour cent.
     — Une autre question. Pourquoi m’avez-vous choisi ? Il y a une bonne centaine de privés dans cette ville.
     — John Barton ne jure que par vous.
     — Tiens, tiens, Barton ! Écoutez-moi bien maintenant. Primo, faudrait songer à une avance, et secundo, ça m’irait assez de vous voir en chair et en os.
     Elle raccrocha. Je fermai ma braguette.

     Et j’attendis

    "Pulp"

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