• Je devins fou...

    Je devins fou et personne ne s'en aperçut: le visage de L.A. remplissait le monde à ras bord. Il n'y avait plus rien d'autre. J'étais moins que l'air qui baignait ce visage, moins que la lumière qui ricochait sur lui. Les yeux de L.A. étaient deux bijoux de flammes brune, dorée, semblables à deux noisettes, sertis dans l'ovale d'une chair pâle, enfantinement bombée aux joues comme les pétales d'un lys. Sur la joue gauche, au-dessus des lèvres qui n'étaient pas maquillées, une fossette orpheline, minuscule et affirmée comme le poinçon par lequel un ébéniste signe discrètement la perfection de son ouvrage. Ses cheveux noirs, longs et souples, luisant comme une rivière de corbeaux, la déshabillaient autant qu'ils l'habillaient. Ils donnaient envie de la voir nue, iIs étaient le cadre, les rives entre lesquelles on imaginait le fleuve de cette nudité. Mais la beauté charnelle ne semblait être chez L.A. que la servante d'une puissance bien plus considérable encore, celle de son âme et de ce qui m'apparut alors comme une bonté ruisselante: quand ses yeux se tournaient vers moi, j'existais plus noblement et plus sûrement qu'un ange auprès de Dieu.

    C.B. *

    « nurse with wound/stereolab "animal or vegetable"Achmed the Dead Terrorist Has a Son - Jeff Dunham - Controlled Chaos »
    Partager via Gmail

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :