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    D’ailleurs les régions marécageuses du cul – auxquelles ne ressemblent que les jours de crue et d’orage ou les émanations suffocantes des volcans, et qui n’entrent en activité, comme les orages ou les volcans, qu’avec quelque chose d’un désastre – ces régions désespérantes que Simone, dans un abandon qui ne présageait que des violences, me laissait regarder comme en hypnose, n’étaient plus désormais pour moi que l’empire souterrain d’une Marcelle suppliciée dans sa prison et devenue la proie des cauchemars.

     

    "Histoire de l'oeil"  Georges Bataille *

     

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    Elle en a eu assez de vivre sa vie à travers les yeux des autres.

    Elle a fait tomber tous les masques, et a commencé, doucement, à retirer les couches de ce qu’elle croyait être. Elle s’est alors relevée, nue, face au monde et a crié :

    “C’est ma vie, et je suis maintenant libre d’être la femme que j’aurais toujours dû être!”

    Elle a commencé à voir sa vraie beauté à travers ses propres yeux. Elle n’était pas parfaite, et elle n’avait pas à l’être. Elle aimait la femme qu’elle devenait, elle ne s’est jamais retournée et a continué à avancer avec une telle détermination que rien ne pouvait l’arrêter.

    Elle s’est parée d’Amour, de pardon et elle a trouvé son courage. Elle se sentait enfin chez elle dans son Cœur et dans son Âme. »

    Marie Costanza

     

     

     

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    J'ai été élevé seul et, aussi loin que je me le rappelle, j'étais anxieux des choses sexuelles. J'avais près de seize ans quand je rencontrai une jeune fille de mon âge, Simone, sur la plage de X… Nos familles se trouvant une parenté lointaine, nos relations en furent précipitées. Trois jours après avoir fait connaissance, Simone et moi étions seuls dans sa villa. Elle était vêtue d'un tablier noir et portait un col empesé. Je commençais à deviner qu'elle partageait mon angoisse, d'autant plus forte ce jour-là qu'elle paraissait nue sous son tablier.

    Elle avait des bas de soie noire montant au-dessus du genou. Je n'avais pu encore la voir jusqu'au cul (ce nom que j'employais avec Simone me paraissait le plus joli des noms du sexe). J'imaginais seulement que, soulevant le tablier, je verrais nu son derrière.

    Il y avait dans le couloir une assiette de lait destinée au chat.

    – Les assiettes, c'est fait pour s'asseoir, dit Simone. Paries-tu ? Je m'assois dans l'assiette.
    – Je parie que tu n'oses pas, répondis-je, sans souffle.
    Il faisait chaud. Simone mit l'assiette sur un petit banc, s'installa devant moi et, sans quitter mes yeux, s'assit et trempa son derrière dans le lait. Je restai quelque temps immobile, le sang à la tête et tremblant, tandis qu'elle regardait ma verge tendre ma culotte. Je me couchai à ses pieds. Elle ne bougeait plus ; pour la première fois, je vis sa « chair rose et noire » baignant dans le lait blanc. Nous restâmes longtemps immobiles, aussi rouges l'un que l'autre.

    Elle se leva soudain : le lait coula jusqu'à ses bas sur les cuisses. Elle s'essuya avec son mouchoir, debout par-dessus ma tête, un pied sur le petit banc. Je me frottais la verge en m'agitant sur le sol. Nous arrivâmes à la jouissance au même instant, sans nous être touchés l'un l'autre. Cependant, quand sa mère rentra, m'asseyant sur un fauteuil bas, je profitai d'un moment où la jeune fille se blottit dans les bras maternels : je soulevai sans être vu le tablier, passant la main entre les cuisses chaudes.

    Je rentrai chez moi en courant, avide de me branler encore. Le lendemain, j'avais les yeux cernés. Simone me dévisagea, cacha sa tête contre mon épaule et me dit : « Je ne veux plus que tu te branles sans moi. »

    Ainsi commencèrent entre nous des relations d'amour si étroites et si nécessaires que nous restons rarement une semaine sans nous voir. Nous n'en avons pour ainsi dire jamais parlé. Je comprends qu'elle éprouve en ma présence des sentiments voisins des miens, difficiles à décrire. Je me rappelle un jour où nous allions vite en voiture. Je renversai une jeune et jolie cycliste, dont le cou fut presque arraché par les roues. Nous l'avons longtemps regardée morte. L'horreur et le désespoir qui se dégageaient de ces chairs écœurantes en partie, en partie délicates, rappellent le sentiment que nous avons en principe à nous voir. Simone est simple d'habitude. Elle est grande et jolie ; rien de désespérant dans le regard ni dans la voix. Mais elle est si avide de ce qui trouble les sens que le plus petit appel donne à son visage un caractère évoquant le sang, la terreur subite, le crime, tout ce qui ruine sans fin la béatitude et la bonne conscience. Je lui vis la première fois cette crispation muette, absolue – que je partageais – le jour où elle mit son derrière dans l'assiette. Nous ne nous regardons guère avec attention qu'en de tels moments. Nous ne sommes tranquilles et ne jouons qu'en de courtes minutes de détente, après l'orgasme.

    Je dois dire ici que nous restâmes longtemps sans faire l'amour. Nous profitions des occasions pour nous livrer à nos jeux. Nous n'étions pas sans pudeur, au contraire, mais une sorte de malaise nous obligeait à la braver. Ainsi, à peine m'avait-elle demandé de ne plus me branler seul (nous étions en haut d'une falaise), elle me déculotta, me fit étendre à terre et, se troussant, s'assit sur mon ventre et s'oublia sur moi. Je lui mis dans le cul un doigt que mon foutre avait mouillé. Elle se coucha ensuite la tête sous ma verge, et prenant appui des genoux sur mes épaules, leva le cul en le ramenant vers moi qui maintenais ma tête à son niveau.

    – Tu peux faire pipi en l'air jusqu'au cul, demanda-t-elle ?
    – Oui, répondis-je, mais la pisse va couler sur ta robe et sur ta figure.

     

    "Histoire de l'oeil"  Georges Bataille

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    Des lunettes sur un joli visage sont un agrément de plus, un signe de fragilité qui émeut le mâle, et de sérieux qui donne confiance. Les lunettes enlevées, avec un beau regard perdu de myope, opaque, presque indécent, c'est comme si la femme avait ôté son soutien-gorge.

     Les pensées et réflexions - Jean Dutourd *

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    Elle a pourtant vu des pays, des ciels, des maisons qu’un granit étranger fait plus mauves ou plus bleues que
    les nôtres, elle a vu des terres pelées, râpées de soleil, des prairies qu’une eau cachée rend élastiques et drues,
    des villes où je dirais les yeux fermés, rien qu’à l’odeur, qu’elles sont de l’autre côté de la terre... Est-ce que toutes
    ces images fugitives n’ont pas encore atteint le fond de ses yeux ?

    "La Retraite sentimentale" - Colette

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