-
Livre III - XIII Le pionnier de la connerie (2/3)
Le Bolloc’h, gitan d’opérette, fut plus méfiant que son pote Solo, il s’étonna qu’aucun journaliste n’ait fait ces révélations avant ce Meyssan. Mais Ardisson, au lieu de se ranger à la suspicion légitime de le Bolloc’h, appuya Meyssan, l’homme qui avait réponse à tout. À rien, plutôt, mais ça marchait !… Par exemple, au sujet du World Trade Center, il disait que s’il y avait eu relativement peu de gens dans les tours, c’est qu’on les avait prévenus. Mais qu’aucun de ceux-là, sur des milliers, n’ait craché le morceau ensuite, ça, il ne l’expliquait pas.
Ensuite, les « explosifs » dans les immeubles… Quels explosifs ? Meyssan s’appuyait sur les racontars de pompiers qui auraient entendu des explosions, et qu’on aurait tenus au secret après : « On a fait taire les pompiers… » Et lui, qu’est-ce qu’un pompier de France 2 attendait pour arriver sur le plateau et le faire taire en lui enfonçant sa bite explosive dans la bouche ?
Meyssan réfutait également les cutters. Pour lui, si on avait dit que les kamikazes avaient embarqué des armes blanches, c’était pour agrémenter le mythe du musulman égorgeur. En revanche, le mythe du musulman trop con, Meyssan s’en accommodait très bien… Il était « antiraciste », mais en même temps, il estimait que des Arabes n’auraient pas pu envoyer de zincs dans des immeubles sans balises pour les guider, voyons ! Toujours pareil : pour expliquer les choses exceptionnelles qu’ont faites des gens géniaux, le dernier des cons se réfère à la façon dont il s’y serait pris, lui !
Pas besoin d’être Gérard Miller ou un lacanien encore plus quelconque pour prendre au mot (pour ne pas dire homo) tous les termes du raisonnement de Thierry Meyssan et y découvrir lumineusement son « appartenance sexuelle », comme on disait chez les gauchistes de son genre… Le petit trou, les balises, l’arme blanche, le secret, et bien entendu les pompiers…
D’abord, Meyssan était télégéniquement nul. Très soporifique. Comment avait-il pu capter l’attention sans qu’on lui rie au nez ? C’était la faute de l’abbé Ardisson : au lieu de lui porter la contradiction sur chaque assertion, Thierry la résumait, puis lui donnait le loisir de la développer avant de passer à la suivante. Absolution garantie ! Le Bolloc’h était décidément le seul à poser de vraies questions. Il faisait le boulot qu’Ardisson aurait dû faire. De temps en temps, l’animateur se contentait d’égrainer les arguments des officiels en les ponctuant de « mensonges », de « soi-disant », et ainsi validait chacune des meyssanneries.
C’était une des premières fois qu’un des futurs clichés du complotisme montrait le bout de son nez morveux : Ben Laden n’aurait jamais revendiqué les attentats. On l’avait seulement vu à une « soi-disant » couscous party se féliciter « soi-disant » du « soi-disant » effondrement des tours. Le Bolloc’h encore avait raison : « Ça a l’air peut-être folklorique, mais il y a des gens qui ont analysé les propos de Ben Laden sur la cassette et qui ont confirmé qu’il parlait bien de ça. »
Ardisson tombait dans tous les panneaux, c’était incroyable. Jamais on ne l’avait vu aussi naïf et complaisant. Il prenait parti carrément ! Quand Meyssan reparla du « crash » sur le Pentagone, Ardisson rajouta « qui, maintenant on le sait, n’a pas existé ». Et quand la tafolle sortit cette énormité : « Tout ce que dit Ben Laden valide la version officielle, vous ne trouvez pas ça bizarre ? », Ardisson répondit : « Oui, c’est vrai. »
Tags : », meyssan, « soi, disant », c’etait
-
Commentaires