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Livre III - XIII Le pionnier de la connerie (3/3)
Quant à l’immeuble 7 (situé tout à côté des deux tours) – et à son effondrement « inexplicable » –, ce fut Ardisson lui-même qui le mit sur le tapis… Apparut ainsi le clicheton de l’annexe de la CIA qui se serait écroulée « comme par hasard » huit heures après les attentats… Sans oublier « le passeport de Mohammed Atta » « retrouvé en bon état » « dans les ruines du World Trade Center »… Encore une fois, c’est Ardisson qui l’avait dit !
COMPLOT ! Le mot fut lâché en fin d’interview : le 11-Septembre, pour Meyssan, c’était le complot d’un groupe au sein même de l’État. Des comploteurs dans le gouvernement américain. La raison ? Uniquement pour faire plaisir à des lobbies !… Militaires, of course ! Car ce n’était qu’un début, le but ultime, c’était la domination de l’espace par l’Amérique. La prochaine étape serait d’obtenir une « arme spatiale ». Là, ils auraient dû tous éclater de rire. Mais non ! C’est Ardisson qui fit la première allusion au film Docteur Folamour, confirmée par Bruno Solo : « C’est exactement le scénario de Kubrick. » Et ça ne leur mit pas la puce à l’oreille ? La kubrickisation d’un 11-Septembre pourtant bien réel aurait dû faire s’effondrer immédiatement la tour Meyssan, et non !
Pour essayer de se dédouaner un peu, Ardisson termina par « la Question qui tue » (à coups de musique de Psychose), mais ce fut plutôt « la Question qui ne sert à rien ». Thierry demanda à Meyssan : « Est-ce que vous croyez vraiment que ce que vous racontez est vrai ? » Qu’est-ce qu’il croyait ? Qu’il allait lui répondre « Non, je bidonne depuis une demi-heure et ça me fait bien marrer de vous baiser la gueule » ? Non, bien sûr. Meyssan botta en touche :
— Je crois vraiment que ce que raconte le gouvernement américain est faux…
Voilà, tout était donc en place dès 2002. C’était joué, fini… Oui ! Encore une émission essentielle. Plus tard, les historiens politiques qui voudront comprendre quelque chose à l’esprit de ces années-là seront obligés de passer par nos prestations télévisées respectives à tous… Ça se jouait là, à la télé, pas dans les bistrots ni dans les revues… Il faut le dire, ça, aussi bien aux vieux puristes debordiens de la planque médiatique qu’aux jeunes bébés nés d’Internet qui, par ignorance et mépris, ne peuvent même pas l’imaginer : l’émission de télé (et en particulier celle d’Ardisson) était le parvis idéal pour la cour des miraculés de Notre-Dame-de-la-Pensée en ce début de XXIe siècle.
Ardisson fut accusé immédiatement, à juste titre d’ailleurs, d’avoir servi la soupe à un faussaire. Mais c’est d’avoir lancé les bases du complotisme qui était impardonnable ! Quoi qu’il en dise, Thierry serait à jamais le responsable de la propagation de ces rumeurs qui allaient être mondiales. Par révisionnisme contrarié, il avait fait de Meyssan sa créature. Ardisson, ce fut son docteur Frankenstein ! Dr Frankardissonstein !…
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