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Philippe d'Orléans
Dans le texte, Philippe d'Orléans est Judas Iscariote, Baille Pilate, Lafayette Caïphe.
« Eti, Eli lamma sabbacthani », mon peuple, mon peuple chéri, pourquoi m' avez vous abandonné ? »
C'est en vain que le pauvre roi adresse cet appel désespéré aux Français. La plèbe conduite par les meneurs étrangers répond : « Il n'est pas notre roi, nous n'en voulons pas pour notre roi, nous ne connaissons d'autres rois que les Césars de faubourg et nos douze cents souverains... A la lanterne ! à la lanterne ! »
Le « Nouveau Calvaire », une gravure publiée un peu plus tard et qui se vendait chez Webert, au Palais Royal, Galerie de bois, no 203, formait un tableau complet.
No 1, Louis XVI attaché par les révoltés à une croix que surmonte le bonnet phrygien, au bas on lit, sur une table de proscription, le nom des trois Rohan, de Condé, de Bouillé, de Mirabeau, de Lambesc.
No 2 et 3 : Monsieur et Monseigneur le comte d'Artois liés par les décrets des factieux.
No 4: Robespierre à cheval sur la Constitution, suivi de la gent Jacoquine, présente au bout d'une pique l'éponge imbibée du fiel de ses motions régicides.
No 5 : La reine accablée de douleur montre son époux à ses frères et sollicite une prompte vengeance.
No 6 : La duchesse de Polignac au pied de la croix.
No 7 : Monseigneur le prince de Condé tire l'épée et s'apprête à venger son roi (1). »
L'immense majorité de la nation ne se doutait pas de ce qu'on lui faisait faire. Les
Juifs, qui dirigeaient la Franc Maçonnerie, se gardèrent bien, on le devine, de montrer de quoi il s'agissait et restèrent derrière le rideau.
La question juive, proprement dite, n’ inspirait guère de sympathie en France. La Société royale des Sciences et des Arts de Metz avait cependant institué un prix pour le meilleur mémoire sur le moyen d'améliorer le sort des Juifs. Le prix qui devait être décerné en 1787 ne le fut que le 23 août 1788. Ce fut l'abbé Grégoire qui obtint ce prix avec son essai sur la Régénération physique, morale et politique des Juifs.
Le travail de l'abbé Grégoire, disait Roederer dans un premier rapport, résout presque toutes les difficultés. Il s'éclaire de la politique, de l'histoire et de la morale. Une philosophie saine et quelquefois sublime s'y montre avec dignité, avec éclat... mais l'ouvrage est informe et indigeste, les matières y sont mal disposées. Les remaniements auxquels se livra l'auteur fîrent disparaître quelques-uns de ces inconvénients sans enlever à l'ouvrage son caractère de médiocrité. Tout en ne cachant pas ses sympathies pour les juifs, l'abbé Grégoire les défendait un peu à la façon de Lacretelle, il traçait une peinture navrante de la façon dont ils pressuraient les malheureux qui avaient affaire à eux. Habitants infortunés du Sundgau ! répondez si vous en avez encore la force. Cet effrayant tableau n'est-il pas celui de l'état auquel plusieurs Juifs vous ont réduits ?
Votre contrée, jadis fertile et qui enrichissait vos pères, produit à peine un pain grossier à une foule de leurs neveux, et des créanciers, aussi impitoyables que fripons, vous disputent encore le prix de vos sueurs? Avec quoi les cultiveriez-vous désormais ces champs dont vous n'avez plus qu'une jouissance précaire ? Vos bestiaux, vos instruments d'agriculteur ont été vendus pour assouvir des vipères, pour acquitter seulement une partie des rentes usuraires accumulées sur vos tètes. Ne pouvant plus solliciter la fécondité de la terre vous êtes réduit à maudire celle de vos épouses qui ont donné le jour à des malheureux. On ne vous a laissé que des bras desséchés par la douleur et la faim et s'il vous
reste encore des haillons pour attester votre misère et les baigner de vos larmes, c'est que l'usurier juif a dédaigné de vous les arracher (2).
J'ignore pourquoi les Juifs n'ont pas fait graver ce passage sur le piédestal de la statue qu'ils ont élevée avec notre argent à l'abbé Grégoire (3). Quant à l'idée d'un homme qui dit : « Voilà la peste, je demande qu'on l'inocule au pays tout entier, » elle rentre dans ces conceptions qu'il m'est impossible de comprendre.
En tout cas les efforts de Grégoire auront eu un résultat. Le tableau qu'il trace d'un coin de la France de 1788 pourra s'appliquer à la France de 1888 tout entière.E. Drumont - La France juive, Tome I (extrait 44)
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(1) Voir aussi : La Passion du Jésus des vrais catholiques crucifié par les Juifs schismatiques du département et de la municipalité de Nevers.
(2) Pour bien connaître tout ce que peut supporter ce papier qui, a-t-on dit, supporte tout, il faut rapprocher ce tableau tracé par un ami ardent des affirmations de Renan dans une conférence faite au cercle Saint-Simon, et qui lui avait été demandée par le Juif Mayrargues, trésorier du cercle
Quand l'Assemblée nationale, en 1791, décréta l'émancipation des Juifs, elle s'occupa extrêmement peu de la race. Elle estima que les hommes
devaient être jugés non par le sang qui coule dans leurs veines, mais par leur valeur morale et intellectuelle. »
(3) On sait le triste rôle joué plus tard par cet apostat, qui trahi successivement toutes les causes, et dont M. Jules Simon n'a pas craint de
faire l'éloge. En mission en Savoie, il vota par écrit « la condamnation de Louis Capet par la Convention, sans appel ni sursis ». Plus tard il déclara,
avec la rouerie qui le caractérisait, qu'il avait entendu par ces mots que Louis XVI « fût condamné à vivre. »
Nommé commandeur de la Légion d'honneur, sénateur, comte de l'Empire par Napoléon, qu'il accablait des plus basses flatteries, l'ancien
jacobin fut l’un des premiers à demander la déchéance de son bienfaiteur, et il osa se rendre au-devant de Louis XVIII dans son grand costume de sénateur de l'Empire. Exclu de la Chambre des pairs, expulsé de la Chambre des représentants, « comme indigne, » rayé de la liste des membres de la Légion d'honneur, il fut repoussé même par Louis-Philippe. Cupide, autant qu'intrigant, le comte Grégoire profita cependant de la révolution de 1830 pour faire réclamer, par Crémieux, l'arriéré de son traitement d'ancien sénateur. Voilà les hommes auxquels on élève des statues!
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