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Un inoubliable portrait de Jean-Marie Bauer tracé par Drumont.
"Parvient-il à son but à force d'hypocrisie, en affichant d'apparentes vertus? Nullement; sa devise à lui, comme à tous les Juifs, est qu'on peut se permettre n'importe quoi avec les Français; il organise ces fameux lunchs ecclésiastiques où assistent les futurs conseillers de Paul Bert, ceux qui chantent sans doute avec un prélat connu pour son républicanisme:
Notre paradis est un sein chéri.
Habillé par Worth, il porte un costume de charlatan, il étale un luxe de dentelles qui fit rêver les femmes.
Le siège commence, cet acrobate à bas violets chausse des bottes à l'écuyère; il est aumônier général des ambulances, il galope aux avant-postes et ses cavalcades l'entraînent toujours si près de l'ennemi qu'il aurait le temps de lui jeter quelques renseignements utile sur la ville assiégée.
Quand tout est fini, il éclate de rire au nez de ceux qu'il a dupés; il jette sa robe de monsignore dans les coulisses d'un petit théâtre; il inspire des publications pornographiques sur les cocodettes du second Empire; il parade à l'Opéra, où les plus grands seigneurs admettent ce prêtre indigne dans leur loge; l'après-midi, vous le rencontrez à cheval au bois de Boulogne, où il fait le salut militaire à Galliffet, qui, d'un geste de la main, lui renvoie une bénédiction épiscopale. Enfin, légèrement démonétisé, il finit par aller se marier à Bruxelles.""La grande peur des bien-pensants" Bernanos *
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