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Un poème en guise d’ultime adieu à Maurice Barrès
Hirondelle :"Je n’avais jamais rien à dire
Qu’à toi. Aux autres, je parlais
Comme l’on se meut ou respire,
Mais jamais mon cœur ne mêlait
Son trésor à leur existence.
Nous seuls n’avions pas de distances.
Sûrs d’un familier infini
Nous étions pressés, réunis
Dans l’étroitesse ou dans l’espace.
En toi seul j’étais à ma place.
Que veux-tu que la gloire soit,
Si ce n’est l’image de soi
Dans l’âme que l’on a choisie ?
L’offrande de la poésie,
Je la faisais à ton regard.
Ce n’était que dans ta prunelle
Que j’étais juste et naturelle.
Désormais sans vœux, sans égards,
Je suis cette errante hirondelle
Dont on voit sur l’azur hagard
Se déchirer les noirs coups d’ailes…"Anna de Noailles (1927) *
Tags : ton, seul, soi, l’on, barres
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