• A table! peuple! aux aveux marrants!

    A table ! peuple ! aux aveux marrants ! Sournois martyrs ! Damnés coquins ! Vous vous cognez éperdument tout un chacun du sort de votre classe ! C’est le dernier de vos soucis prolétaires, le sort de votre classe ! Qu’ils y restent donc tous dans la merde, les frères de classe ! pourvu que vous, personnellement, vous trouviez le filon d’en  sortir, Vous faites tous, toutes les grimaces du communisme. Les convictions ne dépassent pas la grimace, le beuglement. Les voix ne coûtent rien. Les bulletins non plus. La conscience de classe est une foutaise, une démagogique convention. Chaque ouvrier ne demande qu’à sortir de sa classe ouvrière, qu’à devenir bourgeois, le plus individuellement possible, bourgeois avec tous les privilèges, les plus exécrables, les mêmes égoïsmes implacables, les mêmes préjugés, renforcés, les mêmes singeries, toutes les tares, la même avarice et puis alors une de ces haines pour la classe ouvrière ! Le prolétaire, le militant le plus ardent, il a envie de partager avec son frère damné de classe, à peu près comme le gagnant à la loterie nationale, il a envie de partager avec tous ceux qui ont perdu. Il veut bien partager la merde ce prolétaire, mais pas le gâteau. Il donnerait même bien à ses frères de classe toute la merde pour avoir lui tout seul tout le gâteau. Sa ventripotence juive Jouhaux, avant de devenir empereur à la C.G.T., il avouait assez carrément ne l’avoir jamais rencontrée, la conscience de classe.

    Louis-Ferdinand Céline

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