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    La lumière du vent parmi les pins : puis- je comprendre des signes de tristesse incandescente?Un pendu se balance à l'arbre marqué de la croix lilas. Jusqu'à ce qu'il soit parvenu à se glisser hors de mon rêve  et  à entrer dans ma chambre, par la fenêtre, complice du vent de minuit.

    Alejandra Pizarnik *

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    Automne dans le bleu d'un mur: sois l'abri des petites mortes.
    Chaque nuit, dans la durée d'un cri, vient une ombre nouvelle.
    Solitaire elle danse la mystérieuse autonome.

    Je partage sa peur d'animal très jeune dans la première nuit de toutes les battues.

     Alejandra Pizarnik *

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     Perdu à présent le nom qui m'appelait,
    son visage roule en moi
    comme le bruit de l'eau dans la nuit,
    de l'eau quand elle tombe dans l'eau.
    Et son sourire est le dernier survivant,
    pas ma mémoire.

    Le plus beau dans la nuit
    de ceux qui s'en vont,
    ô désiré,
    c'est sans fin ton non retour,
    ombre toi jusqu'au jour des jours.

    Alejandra Pizarnik *

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    Elles sont mortes les formes épouvantées et il n'y a plus eu ni dehors ni dedans.
    Nul n'écoutait le lieu parce que le lieu n'existait pas.
    Dans l'intention d 'écouter ils sont là à écouter le lieu.
    À l'intérieur de ton masque fulgure la nuit.
    On te transperce  de croassements.
    On te martèle d'oiseaux noirs.
    Des couleurs ennemies s'unissent dans la tragédie.

     Alejandra Pizarnik *

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    Les absents soufflent et la nuit est dense.
    La nuit a la couleur des paupières du mort.
    Toute la nuit je fais la nuit.
    Toute la nuit j'écris.
    Mot à mot j'écris la nuit.

     Alejandra Pizarnik *

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