-
Je ne scruterai pas tes voies
Je ne scruterai pas tes voies,
Mon aimée : tout s'est accompli.
J'étais nu-pieds, tu me chaussas
De cheveux et de larmes -
De leur pluie.
Je ne demande pas combien
T'auront coûté ces huiles.
J'étais nu - alors tu m'as ceint
Des vagues de ton corps,
Comme une île.
Plus légers que l'herbe mes doigts
Vont effleurer ta nudité.
Tu m'appris - moi qui étais droit -
La tendre inclinaison, en tombant à mes pieds.
Dans tes cheveux laisse m'enfouir,
De lin ne m'enveloppe pas trop.
Myrrhophore ! à quoi bon la myrrhe ?
Tu m'as baigné toi-même,
Telle un flot.Les poésies d'amour de Marina Tsvetaieva
26-31 août 1923*
Tags : tes, voies, scruterai, etais, pieds
-
Commentaires
magnifique!! bises à toi
-
Dimanche 11 Septembre 2016 à 18:08
Marina Tsvetaeva (1892-1941) est un des plus grands écrivains du XXe siècle ; son destin fut un des plus tragiques. La révolution d'Octobre... Le long exil, d'abord à Prague puis en France... Une fille morte de faim, une autre déportée vers le Goulag... L'hostilité de l'émigration russe, l'indifférence du Paris littéraire... Des échanges passionnés avec Rilke et Pasternak... Un dévouement indéfectible pour son mari, de nombreuses amours illusoires... Le retour contraint en Union soviétique... Des appels désespérés à Beria ou Staline... et jusqu'a son propre suicide - tout cela Marina l'a écrit, avec une minutie poignante.
Femme passionnée et prompte à s'enthousiasmer pour les oeuvres et les gens rencontrés, elle a souffert de l'incompréhension de ses contemporains, de l'exil, de la faim, de la mort des ses proches, de la solitude.
-
Ajouter un commentaire
Merci de m'avoir dit tout ça à son sujet, je ne la connaissais pas du tout, avec toi j'apprends des tas de choses, tu es très agréable à cotoyer sur ton blog , bises et merci
C'est un plaisir de partager. Merci Faby, bises