• MADRIGAL TRISTE - II

    Je sais que ton cœur, qui regorge
    De vieux amours déracinés,
    Flamboie encor comme une forge,
    Et que tu couves sous ta gorge
    Un peu de l’orgueil des damnés ;

    Mais tant, ma chère, que tes rêves
    N’auront pas reflété l’Enfer,
    Et qu’en un cauchemar sans trêves,
    Songeant de poisons et de glaives,
    Éprise de poudre et de fer,

    N’ouvrant à chacun qu’avec crainte,
    Déchiffrant le malheur partout,
    Te convulsant quand l’heure tinte,
    Tu n’auras pas senti l’étreinte
    De l’irrésistible Dégoût,

     


    Tu ne pourras, esclave reine
    Qui ne m’aimes qu’avec effroi,
    Dans l’horreur de la nuit malsaine
    Me dire, l’âme de cris pleine :
    « Je suis ton égale, ô mon Roi ! »

     

    Nouvelles Fleurs du mal

     

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