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À la tombée du jour, penché à la fenêtre
À la tombée du jour, penché à la fenêtre,
Et en sachant de biais qu’il y a des champs devant,
Je lis à m’en brûler les yeux
Le Livre de Cesário Verde.
Que j’ai pitié de lui ! C’était un campagnard
Qui marchait captif en liberté dans la ville.
Mais la façon dont il regardait les maisons,
Et la façon dont il considérait les rues,
Et la manière dont il se souciait des choses
Appartient à celui qui regarde les arbres,
Et à celui qui baisse les yeux sur la route où il va en marchant
Et marche en considérant les fleurs qu’il y a dans les champs…
C’est pourquoi il avait cette grande tristesse
Qu’il n’a toutefois jamais avouée,
Mais il marchait en ville ainsi qu’on marche à la campagne
Et triste autant qu’à presser des fleurs dans des livres
Et qu’à mettre des plantes en pots…
F. Pessoa« Private Snafu in "Censored.", 1944 [Historical Speeches TV]Eldrvak | Nyckelharpa | Sons of Winter and Stars | Wintersun Cover »
Tags : qu’il, fenetre, marchant, penche, jour
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