• Antonin Artaud - Aliénation et Magie noire - 1946

     

    "Aliénation et Magie noire" est un acte d'accusation grave de la pratique répressive de l'internement et des traitement par l'électrochoc et l'insulino-thérapie.

     

    Concept de la mort lente, "la mort en couveuse" élaborée par Antonin Artaud et d'après lui servant à vider de leur "Moi" les patients subissant ces traitements.

     

    Document audio enregistrée en 1946 par Antonin Artaud, pour une émission de radio après sa sortie de l'asile de Rodez où il subit 51 électrochocs dispensés par Gaston Ferdière, médecin chef du service psychiatrique de l'asile de Rodez où a été interné Artaud de 1943 à 1946.

     

    Document Audio modifié pour tenter de retrouver la véritable voix d'Antonin Artaud, déformée par les techniques de l'époque, c'est du moins comme cela que j'imagine la voix d'Artaud ... !

     

    "Les asiles d'aliénés sont des receptacles de magie noire, conscients et prémédités. Et ce n'est pas seulement que les médecins favorisent la magie par leur thérapeutique qu'ils raffinent, c'est qu'ils en font. S'il n'y avait pas de médecins, il n'y aurait pas de malades, car c'est par les médecins, et non par les malades, que la société a commencé.

     

    Ceux qui vivent, vivent des morts, et il faut aussi que la mort vive... Il n'y a rien comme un asile d'aliénés pour couver doucement la mort, et tenir en couveuse les morts. Cela a commencé 4000 ans avant J.C., cette technique thérapeutique de la mort longue. Et la médecine moderne, complice en cela de la plus sinistre et crapuleuse magie, passe ces morts à l'électrochoc ou à l'insulinothérapie, afin de bien, chaque jour, vider ces haras d'hommes de leur moi, et de les présenter, ainsi vides, ainsi fantastiquement disponibles et vides, aux obscènes sollicitations anatomiques et atomiques de l'état appelé «bardo». Livraison du barda de vivre aux exigences du non-moi.

    Le Bardo est l'astre de mort par lequel le moi tombe en flasque, et il y a, dans l'électrochoc, un état flasque, par lequel passe tout traumatisé. Ce qui lui donne non plus à cet instant de connaître, mais affreusement et désespérément méconnaître ce qu'il fut quand il était soi. J'y suis passé et ne l'oublierai pas... "

     

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