• LUNDI 16 AVRIL 1956


    Il y a toujours, au fond d’une grande âme, la tentation du désespoir.
    – Je m’avance dans la vie intérieure comme un nageur dans une mer dangereuse ; je sens que, parfois, je touche du pied une algue, un récif inconnu qui m’épouvante… ou m’exalte. Le mépris de la vie, par exemple, dans lequel je m’aventure plus profondément tout en étant encore, je crois, à la surface. Le courage ; la solitude…
    Maison hantée, portes entrouvertes où le vent se glisse en grinçant, souffles caressants, bizarres, venus on ne sait d’où, flammèche rougeoyante, chancelante et indestructible au fond d’une chambre inexplorée, couloir étroit et jaune, flanqué de portes sans fin, donnant sur d’épouvantables mystères, salons chauds et perfidement doux, aux fauteuils disposés pour vous accueillir, la tasse de café empoisonné fumante encore, posée sur une table au napperon blanc brodé par une main invisible, gémissements à peine entendus, plaintes secrètes, crépitement d’une mer indiscernable, mais sonore et présente, roulant sa masse confuse sous des fenêtres qu’on ne perçoit pas, quelque part, en bas dans la nuit, son souffle liquide mêlé au grincement d’une planche, au-dessus, dans un grenier entr’aperçu.
    Ame criblée de chemins vierges. *

    « Vous n’êtes pas prêts pour cette chanson…We, The Gods »
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