• Noeud-noeud

    Il y a un puits, avec un arbre. Il faut faire un tour du pied, non, du puits, entrer dans l'arbre, non dans le puits, tourner autour de l'arbre, et serrer, tu comprends? Une histoire pour chaque nœud, en marine c'est comme ça, et dans la vie aussi, le nœud est dans l'histoire.

    Ma mère voudrait un nœud comme on rêve d'un enfant, d'un homme ou d'un voyage. Elle ouvre le paquet, elle attend un cadeau et c'est la déconvenue, alors, sans perdre espoir, elle recommence, elle tient, elle y tient, elle va y arriver, dit-elle à madame Hervé qui vient parfois vérifier que j'avance. C'est comme pour plier les torchons, on ne doit pas désespérer, ça entrera, ça fait dix ans qu'elle me montre et j'arrive bientôt à former un rectangle. Je passe le balai, j'accroche mon manteau, je mélange les pâtes à gâteaux, je brosse le chien, je m'habille toute seule, mais c'est ma mère qui choisit mes vêtements, elle n'apprécie pas mon style fleur. Je sais mettre en route la cassette de La Mélodie du bonheur, et je ferme la porte à clef. Ma mère dit à madame Hervé que, faute de dompter mon cerveau de débile, elle a habitué mes mains à quelques tâches indispensables pour vivre en bonne intelligence avec une maison. Je n'aurai pas de mari, mais ça ne doit pas m'empêcher de savoir faire mon lit. Depuis la couette, ça s'arrange. C'est une idée de madame Hervé qui a l'habitude des enfants noeud-noeud. Avec les draps, j'avais des problèmes, et ma mère criait pour que je tire sur le drap-housse. Elle avait si souvent insisté à propos de la couverture à tendre sous le rabat du dessus, que mon cerveau s'était retiré, plié dans un coin de ma tête. Et puis il y avait ce problème des angles, au bout du lit, elle a juré, et sur ma tête encore, que, tant que ce ne serait pas correctement accompli, je ne bougerais pas d'ici, elle criait tant que ça m'a empêchée de me coucher, il a fallu me réapprendre à dormir, je ne savais plus dans quel sens m'étendre, alors je restais debout sur le lit, face au mur, à faire le chef d'orchestre aux vagues du papier peint qui se transforment en souris si on les regarde longtemps. Puis elles filent en courant.

    Ma tête s'absente, repos, je n'y peux rien, mais ma mère se demande si un jour je vais cesser de chasser les mouches. Souvent elle capitule, on ne peut pas faire un gâteau avec des œufs pourris ou voyager longtemps avec un penoeud, un penoeud, un penoeud crevé.

    Debout sur le lit, tournée face au mur, j'ouvre la bouche, j'invite une vague du papier à jouer avec ma langue, j'ai déjà vu des bouches se presser ensemble et je crois que j'ai l'âge d'accepter l'embrasement. Un goût salé entre, me trouble et me séduit. Le drame, quand je suis émue, c'est le pipi.

    Ma mère met ses doigts à l'intérieur de ma bouche, elle y fait entrer la pâtée. Ne bouge pas, tu pisses comme une bête, mange comme une bête. Je serre mes mains autour de ses poignets. En cadence, elle cogne ma tête contre le pain mouillé de l'écuelle. Penchée sur moi, elle m'empêche de bouger. Pourriture, dit-elle en relâchant se prise, ne compte pas sur moi, ne compte plus jamais sur moi, encore si tu pissais en dormant, je ne dis pas, mais réveillée, qu'est-ce qui te prend?

    Elle tombe par terre et pleure longtemps, la tête dans les mains, quelques-uns de mes cheveux coincés entre ses doigts. Elle se traîne sur le carreau. Elle ressent à la fois cette envie de me mettre en miettes et cette frayeur, quand même, à l'idée de me tuer. Elle aimerait me garder vivante, pour les fois où m'avoir l'occupe, pour ces jours bénis où elle me prend en photo après m'avoir déguisée, avec des loups, des chapeaux à violette ou des casques de moto, de pompier, ces jour avec, où elle rattrape les jours sans. Elle persévère, il y a bien des choses qui vont finir pas entrer, le vélo d'accord, c'était déraisonnable d'imaginer pouvoir me retirer les petites roues, mais autre chose, ne serait-ce qu'un geste utile dont je pourrais faire un métier. Elle éprouve pour mes mains dérangées la même honte que pour mon rire ou ma face molle. Elle voudrait que mes mains arrêtent de s'agiter pour rien. Elle me donne des bains quand le soir tombe, à l'heure où tout oppresse tellement qu'il lui arrive d'en faire couler deux pour passer le temps. Au premier, elle me lave et insiste aussi fort que si j'étais couverte de suie. Au deuxième, elle m'enfile un gant de toilette sur chaque main et me montre comment me frotter. Ça marche un peu, elle est contente. C'est la fête quand elle a gagné, alors je tape dans mes mains, je me félicite, bravo maman, et elle crie, aveuglée de savon, de ne pas faire ça, qu'il ne faut pas. Quand elle me regarde, elle compte, mais quoi. Vingt ans que je vis, et elle ne sait pas à quoi ça tient.

    Elle s'en veut de m'avoir tapée, j'aime bien quand elle s'en veut. Je pars doucement en m'essuyant la bouche. Le chien me lèche les doigts. Je le prends avec moi et ferme la porte de ma chambre. Il flaire mon derrière mouillé. Je m'assois sur le lit, l'objet de mon délit, j'enlève mon pyjama et le dépose sur le rebord d'une chaise comme j'ai vu faire ma mère, il va sécher. Je mets ma robe rose, elle va m'aimer. Chaque matin, elle espère que lui vienne pour moi un sentiment caché, dans l'air ou l'ombre, qu'il fouderait seulement extraire des nuages, cueillir délicatement. Mais chaque matin, elle désespère. J'ai mangé les chaussettes qu'elle m'enfile sur les mains parce qu'elle voudrait que mes mains, au moins ça, juste ça, deux mains, quelques doigts, elle demande grâce au ciel, elle voudrait que mes mains ne deviennent pas des moignons pendant la nuit, qu'est-ce qu'elle va faire de moi? J'ai mangé les chaussettes, on dirait des mitaines, et mes doigts bougent, à l'air, pelés, tachés de sang. Je mange mes mains, je n'ai trouvé que mes dents pour arrêter mes mains. Déjà assez compliquée comme ça, déjà assez tordue, bizarre, insuffisante, et pourtant, non ça ne suffit pas, elle s'abîme les mains, dit ma mère. A quoi bon avoir des mains de pianiste quand mon cerveau ne peut retenir le nom d'une seule note? Alors je mange mes ongles, ma peau, et quelquefois plus loin dans le doigt, des morceaux de moi. Des abcès poussent, on les cache sous des poupées. Mais mes mains continuent de virevolter, comme pour chasser ma mère.

    Les lèvres de ma mère brillent toujours après les disputes, comme si quelqu'un lui avait basé dessus. Elle attend longtemps pour venir dans ma chambre, mais les débiles mentaux n'ont pas l'exacte notion du temps, alors combien.Elle entre, je joins les mains, leur ordonne de rester mortes, l'une dans l'autre; si elle les voit folles, mes tapettes à mouches, elle va se mettre en colère, alors qu'elle vient juste de trouver une solution pour se calmer, et malgré les conseils de madame Hervé qui s'oppose, sur la question urinaire, à l'infantilisation des débiles.

    - On sort. Colle-toi ça!

    Elle lance une couche sur mon lit et ressort en claquant la porte. C'est long, rectangulaire, sans élastique, ça dépasse des deux côtés de la culotte. Elle rouvre la porte.

    - Et tu enlève cette robe. Tu enfiles ton pantalon jaune. Et puis tu fermes la bouche, tu mets une barrette, tu te tiens droite, tu sors tes doigts de ton nez, tu ne fixes pas les gens, tu ne touches pas les enfants, tu ne sautes pas, tu ne cries pas, tu restes digne, tu n'applaudis pas les agents de police, tu comprends? Tu ne mets pas ta main dans ta culotte. Si tu mets ta main dans ta culotte, je te préviens...Tu ranges tes mains, dans tes poches, tu comprends? Maîtrise-toi. Bourreau.

    - C'est ma robe.

    Dans la rue, elle me tient par la main. Quand elle en tins une, ça m'empêche de chasser avec les deux, la solitaire s'occupe toujours des mouches, mais on la remarque moins. Ma mère espère pouvoir se débarrasser un jour de ma main, la rendre autonome, alors elle organise des exercices. Elle la serre de plus en plus fort, puis la jette sur le côté. Je dois essayer de la garder pendante, le long de mon corps. J'attrape le bas de sa manche pour avoir un appui, sans lui toucher la peau pour ne pas l'énerver, mais elle se dégage d'un haussement d’épaules, d'un mouvement de sac. Maîtrise-la. Je sais qu'il est temps de la laisser me dépasser. Si je marche devant, elle me reproche les commentaires qui fusent sur mon passage.

    - Je t'avais dit de retirer ta robe, tout le monde se moque, c'est un déguisement, tu comprends. On ne sort pas habillée comme ça. Tu es grande. Tu dois être digne. N'oublie pas que tes mains ne te donnent déjà pas l'air très normal. Apprends à te maîtriser.

    - Oui. La fée Morgane.

    Grâce à moi, les hommes se retournent sur elle. Elle devrait me remercier, mais non, elle se déhanche, traîne son tas de pisse qui prend garde à ne pas trop écraser sa belle ombre, même si ce n'est pas l'envie qui me manque de sauter dessus à pieds joints. Mes mains folles chassent l'air à grands coups, plus je les retiens, plus elles dansent. Alors ma mère me tend à nouveau la main, je l'attrape au vol et on traverse, on passe devant les boulangeries, elle me demande d'arrêter de regarder les gâteaux avec ces yeux-là. On fait systématiquement le détour pour ne pas passer près de la carriole de Marinette, parce que ma mère n'aime pas quand je dis bonjour à Marinette. Il paraît que je ne dis pas bonjour normalement et c'est gênant. Il serait temps que je réussisse à poser ma vois. Quand j'ai faim, je lèche le bras de ma mère, du coude au poignet, ça la fait hurler. Pour que je cesse, elle sort un goûter de son sac. Elle à glissé du chocolat dans un petit pain, je suis contente. Normalement, elle met du beurre, en couche épaisse, elle dit que j'ai de la chance d'avoir une mère qui pense à mon calcium et s'inquiète de faire hâter la repousse de la peau de mes doigts. Après avoir avalé le goûter, je dois ranger mes mains sous mes fesses et l'attendre sur le banc du parc, ce ne sera pas long. Elle a seulement rendez-vous avec Patrick Lamy. Elle doit me laisser.

    Je regarde les enfants décalcifiés s'amuser dans le sable. J'écarte un peu les jambes pour éviter le frôlement du scotch de la serviette à pipi et de ma peau. Avec Patrick Lamy, elle écarte aussi les jambes et aura sûrement des enfants comme ceux qui jouent là. Je donne le pain aux pigeons, je croque dans le chocolat, je pense à mon chien, je me demande pourquoi maman ne veut pas que je reste avec lui dans la maison. J'aime bien mon chien. Quand je joue avec mes mains, il leur donne la patte ou l'aplatit, mentons au sol, comme si mes doigts agités lui concoctaient un bon dessert. La nuit tombe. Les enfants commencent à rentrer chez eux, je ramasse un jouet perdu, je le mets sous mes fesses et j'attends que ma mère revienne, la bouche mordue, le corps instable, la voix roque, chargée d'amour. Bientôt, elle ira à Marseille avec Patrick Lamy qui est marin pompier. Elle va voir avec madame Hervé pour me placer au mieux, parce qu'elle a peur qu'à Marseille je me sente un peu perdu. Je pourrai venir si j'ai des vacances. Il y a des accompagnateurs bénévoles qui descendent les débiles en train, en voiture et en silence.

    Dans le square, les mères continuent de discuter et surveiller les jeux des derniers enfants. Parfois elle tiennent un élastique avec leurs pieds ou comptent les points d'une compétition de toboggan. Je suis la plus grande du square; je p^rends un œil concerné, je fais comme si j'avais la garde d'un enfant du bas à sable, j'en choisis un au hasard, auquel je souris bêtement dès qu'il regarde dans ma direction. Une fois sur deux, il me tire la langue. Main gauche chargée de fourmis sur laquelle pèse mon corps, mais droite au fond de la gueule, je regarde les enfants se coller à leur mère, le nuit tombe, ils ont du chagrin. Elle attachent les manteaux, nettoient les mains noircies par les jeux dans la terre. Ils partent et les amoureux entrent. C'est la sortie des lycées, on s'embrasse, on pousse de petits cris dans les herbes. Je pose mes pieds sur le banc pour avoir l'air délurée, je me dis que c'est mieux qu'attardée. Je guette les souris qui passent après les baisers. Je frotte mes fesses contre le bois du banc en attendant ma mère, et je racle mes dents les unes contre les autres comme si je frottais deux silex. Petite flamme vacillante, grande terreur émouvante, elle arrive en courant, freinée par ses talons pointus, les cheveux ébouriffés et le visage humide à cause des baisers de Patrick Lamy. Je me dirige vers elle, elle ouvre ses bras, me serre une seconde, avant de se plaindre d'avoir chaud et de coller. Et puis elle me dit "Viens, allez viens, on va prendre un bain, on va faire des nœuds merveilleux. Elle m'entraîne dans sa course, elle veux rentrer chez nous, elle dit qu'on va manger des pâtes, préparer des valises et faire des nœuds. Après le bain, elle m'explique que dix jours c'est peu, il faut qu'on profite l'une de l'autre, mais dix jours c'est combien? C'est le temps entre ma fête et mon anniversaire, mais comment je m'appelle? C'est un peu plus que l'écart d'une semaine entre deux ateliers d'équilibre, mais un peu moins que le temps qui s'écoule entre deux visite chez l'orthophoniste. La dernière fois qu'on était il y a dix jours, c'est quand Patrick Lamy a demandé à maman de venir vivre avec lui, mais sans moi. J'étais derrière la porte, j'ai entendu, je ne suis pas sourde. Elle n'a pas hésité.

    La gendarmerie se demande si ma mère n'a pas essayé de se rattraper au dernier moment à la rampe de l'escalier au-dessus duquel la corde l'a étranglée, on s'étonne de trouver sa main si fermement recroquevillée sur la rambarde. C'est la petite qui l'a découverte, elle l'a attrapée par les pieds pour la faire bouger, dit la gendarmerie. J'approuve, on me sourit. Ce que je ne dis pas, c'est que le corps de ma mère enroulé sur lui-même dans un sens tournait ensuite à grande vitesse dans l'autre. Je l'attrapais par les chevilles, une dans chaque main, bien occupées mas mains à ce moment-là, et je donnais l'impulsion du mouvement, dans un sens puis dans l'autre, j'ai fait valser ma mère, oui c'est moi son bourreau. Et j'ai beaucoup tapé dans mes mains sous son cadavre pendu. Le nœud autour de son cou ne s'est pas relâché d'un millimètre, je maîtrise. Juste avant de devenir raide, elle a dit quelque chose, mais je n'ai pas compris, je crois que c'était "Détache-moi", ou alors "Je t'en prie".

    On va bien s'occuper de toi, a dit madame Hervé qui m'a conduite au centre. Ta maman ne supportait plus la vie, mais tu n'es pas responsable.

    Le centre est le paradis des mains. Le mercredi, on participe à un atelier d'ombres chinoises. Une spécialiste nous montre comment placer nos doigts pour décorer les murs. Avec Rose et Émilie, on se vernit les ongles, on ne désespère pas de trouver le moyen, un jour, de fabriquer des ombres chinoises en couleur.

    Quand madame Hervé m'emmène en sortie et que je reviens, ou bien quand je me mets à la fenêtre de la maison des noeud-noeud pour regarder dehors, le temps qu'il fait ou la nature qui varie, tous les autres, dans le jardin, avec leurs dizaines de mains, me font signe. Leurs paumes sont des étoiles de mer, exactement comme celles que décrivait Patrick Lamy à ma mère qui n'ira nulle part, celles que l'on trouve en plongeant au fond du puits, là-bas. A Marseille aussi, il y a un puits, avec un arbre, le serpent sort du puits il fait le tour de l'arbre et il rentre dans le puits.

    Claire Castillon "Insecte"

     

     

     

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  • Commentaires

    3
    Julie Pietri Profil de Julie Pietri
    Mercredi 10 Avril 2013 à 22:03

    Oui. Je comprends. Nous avons parmi nos amis de nombreux enfants atteints de maladies/syndrômes divers: autisme, leucémie, attardement léger ou plus profond (deux cas) suite à l'enroulement du cordon ombilical autour de l'enfant à la naissance et d'autres cas sur lesquels on ne peut donner de nom scientifique tant ils sont complexes et isolés. Nous valorisons chaque jours d'avoir eu la chance d'avoir des enfants en relative bonne santé car quand la tête va... tout va.

    Ton commentaire me donne des frissons car évidemment, parce qu'ils sont débiles, ils sont mal traités (et trop souvent maltraités aussi). On considère qu'ils n'ont aucun sentiment, aucune pensée. La preuve: ton expérience, et d'autres que je connais.

    Bien sûr que je reviendrai lire l'intégralité de cet article mais c'est juste que ce soir, je ne peux pas. Bisou.

    2
    Mercredi 10 Avril 2013 à 21:40

    Je comprends, mais il faut le lire jusqu'au bout...

    C'est bouleversant! Je connais une maman qui a une  file atteinte du Syndrome de Down, je l'ai vu grandir. Un jour elle avait fugué... La maman la cherchait toute la nuit: les commissariats, les hôpitaux...Le lendemain la gamine était de retour comme si de rien n'était.
    Je les croise dans la rue et je ne sais ce qui m'a pris, mais je l'engueule comme un poisson pourri. La gamine m'écoute et me dit "Merci Madame", mais merci de quoi? Je ne comprenais pas...et là elle me dit:
    "Vous êtes la seule personne,  avec ma mère, à me parler comme si j'étais "normal". Imagines le choc! J'ai mis du temps à m'en remettre...

    1
    Julie Pietri Profil de Julie Pietri
    Mercredi 10 Avril 2013 à 21:07

    Mon dieu, c'est épouvantable. Que de cruauté, que de souffrance. Je n'arrive pas à lire jusqu'au bout. Je reviendrai plus tard, ne m'en veux pas.

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