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Par Cruella dans Journal 1959-1971 le 27 Octobre 2024 à 10:10Dimanche, 26 octobre La poésie est lyrisme. La poésie est expérience, disait Rilke. Et je dis moi: elle est expérience de la parole. Il faut lire beaucoup de poésie. L'expérimenter. Dans l'après-midi visite de L. et G. L. Ça m'a fait prendre la mesure de mon énorme différence avec...
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Par Cruella dans Journal 1959-1971 le 5 Octobre 2024 à 09:20...avaler les livres. Ou pour défricher la forêt d'images qui m'habitent et trouver une clairière où puisse pénétrer en moi quelque chose provenant de l'extérieur, un poème, une voix. Juvenal Ortiz Saralegui (1) est mort. Une heure avant d'apprendre sa mort, je me suis rappelée que je...
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Par Cruella dans Correspondance (1955-1966) : Alejandra Pizarnik / Léon Ostrov le 3 Octobre 2024 à 09:10...pas comment le transformer en mots. Mon problème est de savoir si je reste ou si je repars. Dans un mois et demi, je saurai si je conserve mon travail. Je pense qu’ils devraient me garder, parce que jusqu’à présent je fais tout comme il faut, non seulement ils ne se plaignent pas de moi mais...
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...maintenant. Tout le monde pense que mon orgueil me sert de carapace, que les coups ne seront jamais trop durs, qu’il y a en moi assez de nerfs, de résistance, d’obstination pour tenir, repartir toujours. Mais non. Je ne suis pas inépuisable. Je n’en puis plus, maintenant. L’ingratitude de...
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...de Françoise. « Je voudrais te voir. » Quoique je n’aie pas entendu sa voix depuis plus de huit mois, elle ne m’a pas surpris, au contraire : dangereusement familière, accoutumée, présente. La surprise n’est venue qu’après. J’ai été froid, rapide, brutal, presque. Cette fois-ci...
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Par Cruella dans Au régal des vermines le 11 Juin 2024 à 09:20...les odeurs de chambre, la sœur d’Hélène, les poissons morts, la couleur brune, les ports de Marquet, la salive, la moisissure, les bidons, Élie Faure, Istanbul, la barbe forte, Fats Navarro, Ernst Jünger, l’aube, Lon Chaney, les buffles, les duels, les jardins, les Ardennes, Laurel, Hardy,...
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Par Cruella dans Au régal des vermines le 27 Mai 2024 à 09:20...appartenir à quelqu’un, c’est encore se fixer des limites, s’encadrer soi et les autres… Moi, je suis une larve ! Je passe par le trou des aiguilles ! Je ne maîtrise pas ma sensibilité. Je plains sincèrement tous ceux qui ont encore échappé à cet annihilation de l’être, cet...
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...soudain enchâssés dans les paumes de mes mains indiquant l’heure du silence le plus beau auquel nul n’a jamais imposé silence alors je n’aurai plus peur d’être moi et de parler de moi car je serai diluée dans le silence ce que je dis est promesse Alejandra Pizarnik* ...
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Par Cruella dans Correspondance (1955-1966) : Alejandra Pizarnik / Léon Ostrov le 9 Avril 2024 à 10:10...de 9 à 12 et de 14 à 18. Le salaire est très bon et me permet de vivre tranquillement dans cette ville qui est déjà en moi et que, selon tous mes désirs, je ne suis pas prête d’abandonner. Mais je vous écris tout ça parce que je me sens un peu désorientée par un fait nouveau : que mon...
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...créé un précédent avec mon refus de me présenter au metteur en scène. Précédent dangereux – vive le danger. Maintenant, j’ai de moins en moins de mal à refuser ce qu’il ne viendrait à l’idée de personne de refuser. Je me sens monstrueux, je sens, tendant l’étoffe de ma veste,...