• La maladie moderne

    La maladie moderne, c’est l’instinct de conservation. Les réflexes qui nous dérobaient au danger, les mécanismes de sélection naturelle qui nous faisaient repousser ce qui pouvait nous nuire, l’instinct de lutte contre nos « mauvais penchants », sont en train de n’anémier, disparaissent. L’existentialisme n’a peut-être justement découvert la notion de choix que grâce à la disparition de tous les critères instinctifs qui commandaient nos choix, qui imposaient à notre pensée, à notre cœur et même à notre organisme la solution qui leur convenait le mieux. De là cette illusion de liberté, cette fausse puissance de l’esprit, qui, ne recevant plus les impulsions du corps, s’imagine régner sur lui. Mais les sens, l’affectivité n’apportent plus à l’esprit leur matière, leur poids, leur pouvoir de contrainte ; la cohérence que notre destinée devait à ces données immuables s’efface. Nous vivons en ligne brisée, brisée au hasard, gratuitement, désespérément.

    Jean-René Huguelin "Journal"

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