Le lendemain au boulot on nous a posé des questions au sujet de notre départ en trombe. Nous avons reconnu avoir fait la dernière course et aussi que nous y retournions cet après-midi. Manny avait choisi son cheval, moi le mien. Des mecs nous ont demandé de prendre des paris pour eux. J’ai dit que je savais pas. A midi Manny et moi sommes allés déjeuner dans un bar.
« Hank, on prend les paris.
- Ces mecs n’ont pas un rond – tout ce qu’ils ont c’est le fric que leurs femmes leur donnent pour acheter du chewing-gum et du café ; on a pas de temps à gaspiller avec des paris à deux dollars.
- On engage pas leur fric, on le garde.
- Suppose qu’ils gagnent.
- Ils ne gagneront pas. Ils choisissent toujours le mauvais cheval. Ils ont le chic de toujours choisir le mauvais cheval.
- Imagine qu’ils parient sur notre bourrin.
- Alors on saura qu’on a choisi le mauvais bourrin. […] »
"Factotum"