• Lettre ouverte au président de la République par Didier van Cauwelaert

     

    VIDÉO. Librairies fermées, chiffres de malades venus de nulle part, sentiment de culpabilisation, interdiction de prescrire l'hydroxychloroquine… L'écrivain enrage.

    Par Didier Van Cauwelaert 

    Monsieur le Président,

     

    Souffrez que je joigne ma voix, non pas au concert d'invectives déclenché par vos décisions du 28 octobre, mais à la chorale marginale qui s'efforce encore d'en appeler à vos capacités d'analyse, de bienveillance sociale et d'autoprotection. Lorsqu'un ministre de la Santé déboule à l'Assemblée nationale en ordonnant « Sortez d'ici ! » aux députés qui ne partagent pas ses vues, il vous appartient, me semble-t-il, de rétablir les règles du jeu démocratique.

    Vous ne serez pas étonné que ma première requête, en tant qu'auteur et lecteur, concerne les librairies, classées « commerces non essentiels » par vos technocrates – lesquels se considèrent sans doute, eux, de première nécessité. Les étagères de livres sont-elles vraiment plus dangereuses pour le consommateur que les rayons fromage et cosmétique ? N'est-il pas « essentiel » de sauver notre culture, sa diversité, le lien social qu'elle assure, le rempart qu'elle constitue contre l'illettrisme et la pensée unique qui font le lit des fanatismes assassins ? Si vous persistez à prohiber la vente des livres en milieu humain, êtes-vous conscient que vous condamnez à mort une grande partie des librairies françaises, sorties exsangues du premier confinement ? Or, comment pourraient survivre, sans leur soutien, les romancières et romanciers débutants, les essayistes dérangeants, et même les grandes plumes n'ayant pas la chance de représenter une valeur marchande pour les plateformes de la distribution en ligne ? Comme vous l'écrit par ailleurs Florence Kammermann, « libraire de garde » à Cannes, où elle a décidé, malgré sa qualification administrative « non essentielle », de résister à l'ordre de fermeture : « En réduisant l'accès à notre culture s'étirera une fissure : la menace de perdre notre précieuse liberté d'expression. Originaire du Liban, j'ai pu mesurer combien les intégristes s'engouffrent dans les failles qu'ils trouvent. »

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