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  • Panthéon

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  • Il y a une femme, parmi tant d’autres, qui symbolise l’inégalité des femmes et des hommes devant la justice. Cette femme, c’est Pauline Dubuisson. En 1951, elle a tué son ex-amant, Felix Bailly, et a été condamnée aux travaux forcés à perpétuité pour cela. Pour les commentateurs de l’époque, elle était le diable incarné. 65 ans après les faits, l’écrivain Philippe Jaenada s’est replongé dans son histoire pour découvrir qu’elle avait été totalement réinventée parce que cette jeune fille, indépendante et moderne, avait bousculé trop tôt les codes de la bonne société des années 50.

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    Alors des hommes armés de lances d'arrosage aspergent de pétrole les tas d'oranges, et ces hommes sont furieux d'avoir à commettre ce crime et leur colère se tourne contre les gens qui sont venus pour ramasser les oranges. Un million d'affamés ont besoin de fruits, et on arrose de pétrole les montagnes dorées.
    Et l'odeur de pourriture envahit la contrée.
    On brûle du café dans les chaudières. On brûle le maïs pour se chauffer - le maïs fait du bon feu. On jette les pommes de terre à la rivière et on poste des gardes sur les rives pour interdire aux malheureux de les repêcher. On saigne les cochons et on les enterre, et la pourriture s'infiltre dans le sol.
    Il y a là un crime si monstrueux qu'il dépasse l'entendement.
    Il y a là une souffrance telle qu'elle ne saurait être symbolisée par des larmes. Il y a là une faillite si retentissante qu'elle annihile toutes les réussites antérieures. Un sol fertile, des files interminables d'arbres aux troncs robustes, et des fruits mûrs. Et les enfants atteints de pellagre doivent mourir parce que chaque orange doit rapporter un bénéfice. Et les coroners inscrivent sur les constats de décès: mort due à la sous-nutrition - et tout cela parce que la nourriture pourrit, parce qu'il faut la pousser à pourrir.
    Les gens s'en viennent armés d'épuisettes pour pêcher les pommes de terre dans la rivière, et les gardes les repoussent; ils s'amènent dans de vieilles guimbardes pour tâcher de ramasser quelques oranges, mais on les a arrosées de pétrole. Alors ils restent plantés là et regardent flotter les pommes de terre au fil du courant; ils écoutent les hurlements des porcs qu'on saigne dans un fossé et qu'on recouvre de chaux vive, regardent les montagnes d'oranges peu à peu se transformer en bouillie fétide; et la consternation se lit dans les regards, et la colère commence à luire dans les yeux de ceux qui ont faim. Dans l'âme des gens, les raisins de la colère se gonflent et mûrissent, annonçant les vendanges prochaines.

    "Les Raisins de la colère"  John Steinbeck

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