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    Les coccinelles sont appelées familièrement «les bêtes à bon Dieu». Ce surnom est tiré d’une légende remontant au Xe siècle.
    Condamné à mort pour un meurtre commis à Paris, un homme, qui clamait son innocence, a dû son salut à la présence du petit insecte. En effet, le jour de son exécution publique, le condamné devait avoir la tête tranchée. Mais une coccinelle se posa sur son cou.
    Le bourreau tenta de l’enlever, mais le coléoptère revint à plusieurs reprises se placer au même endroit. Le roi Robert II (972-1031) y vit alors une intervention divine et décida de gracier l’homme.
    Quelques jours plus tard, le vrai meutrrier fut retrouvé. Cette histoire s’est très vite répandue et la coccinelle fut dès lors considérée comme un porte-bonheur qu’il ne fallait pas écraser.

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    Il était une fois une petite fille extrêmement têtue et imprudente qui n'écoutait pas ses parents et qui n'obéissait pas quand ils lui avaient dit quelque chose. Pensez-vous que cela pouvait bien tourner ?

    Un jour, la fillette dit à ses parents : « J'ai tellement entendu parler de Dame Trude que je veux une fois aller chez elle : il paraît que c'est fantastique et qu'il y a tant de choses étranges dans sa maison, alors la curiosité me démange. »

    Les parents le lui défendirent rigoureusement et lui dirent : « Écoute : Dame Trude est une mauvaise femme qui pratique toutes sortes de choses méchantes et impies ; si tu y vas, tu ne seras plus notre enfant ! »

    La fillette se moqua de la défense de ses parents et alla quand même là-bas. Quand elle arriva chez Dame Trude, la vieille lui demanda :

    - Pourquoi es-tu si pâle ?
    - Oh ! dit-elle en tremblant de tout son corps, c'est que j'ai eu si peur de ce que j'ai vu.
    - Et qu'est-ce que tu as vu ? demanda la vieille.
    - J'ai vu sur votre seuil un homme noir, dit la fillette.
    - C'était un charbonnier, dit la vieille.
    - Après, j'ai vu un homme vert, dit la fillette.
    - Un chasseur dans son uniforme, dit la vieille.
    - Après, j'ai vu un homme tout rouge de sang.
    - C'était un boucher, dit la vieille.
    - Ah ! Dame Trude, dans mon épouvante, j'ai regardé par la fenêtre chez vous, mais je ne vous ai pas vue : j'ai vu le Diable en personne avec une tête de feu.
    - Oh oh ! dit la vieille, ainsi tu as vu la sorcière dans toute sa splendeur ! Et cela, je l'attendais et je le désirais de toi depuis longtemps : maintenant tu vas me réjouir.

    Elle transforma la fillette en une grosse bûche qu'elle jeta au feu, et quand la bûche fut bien prise et en train de flamber, Dame Trude s'assit devant et s'y chauffa délicieusement en disant : « Oh ! le bon feu, comme il flambe bien clair pour une fois ! »

    Wilhelm et Jacob Grimm (1785-1863)

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    Un jour, je vis un démon dans une flamme de feu, qui surgit devant un Ange assis sur un nuage ; et le démon dit ces mots :

    « Le culte de Dieu est de rendre honneur à ses dons dans d’autres hommes, à chacun selon son génie, aux plus grands le meilleur amour. Envier ou calomnier les grands hommes, c’est haïr Dieu, car il n’est pas d’autre Dieu. »

    L’ange en entendant ces mots, devint presque bleu ; mais se  maîtrisant il jaunit, puis enfin tourna au blanc rose ; et souriant il répliqua :

    « Ô idolâtre, Dieu n’est-il pas un ? Et n’est-il pas visible en Jésus-Christ ? Et Jésus-Christ na-t-il pas donné son assentiment à la loi des dix commandements ? et tous les autres hommes ne sont-ils pas des insensés, des pécheurs, des zéros ? »

    Le démon répondit : « Broie l’insensé comme le grain de blé sous la meule ! Tu ne sépareras pas de lui sa folie. Si Jésus-Christ est le plus grand des hommes, tu lui dois le plus grand amour. Mais écoute à présent comme il a donné son assentiment à la loi des dix commandements : ne s’est-il pas moqué du sabbat, moquant ainsi le sabbat de Dieu ? N’a-t-il pas meurtri ceux qui furent meurtris en son nom ? Détourné la loi, de la femme adultère ? Volé le travail de ceux qui le faisaient vivre ? Supporté le faux témoignage en refusant de se défendre contre Pilate ? Convoité lorsqu’il priait pour ses disciples et qu’il leur enjoignait de secouer la poussière de leurs sandales contre ceux qui refusaient de les loger ? »

    Je vous le dis, nulle vertu ne peut exister qu’elle ne brise ces dix commandements. Jésus était tout vertu ; il agissait par impulsion, non selon les règles.

    Après qu’il eut ainsi parlé, je regardai l’Ange ; il écarta les bras, embrassa la flamme de feu, fut consumé et resurgit en Élisée.

    Note. Cet ange qui maintenant est devenu un démon, est mon ami particulier ; nous lisons souvent la Bible ensemble, dans son sens infernal ou diabolique — que le monde connaîtra s’il se conduit bien.

    J’ai aussi : la Bible de l’Enfer, que le monde connaîtra, qu’il le veuille ou non.


    "Mariage du ciel et de l'enfer" William Blake

     

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    Il était une fois une petite toile de peinture abandonnée
    Tout était sombre et rien ne laissait deviner la luminosité et la valeur de l’œuvre.
    Elle gisait là, dans un coin poussiéreux.
    Oubliée de tous et de toutes, jusqu’au jour où une enfant de neuf ans la redécouvrit...
    Elle s’assit, la prit dans ses mains, la contempla, et souffla sur la poussière qui s’envola, formant un nuage crémeux. Elle frotta du revers de sa manche la toile et soudain, une lumière blanche venue du centre de la toile lui illumina le visage et éclaira ses yeux. Quelle beauté !
    Le dessin ? Un vieil homme et un enfant, tenant une bougie dans ses mains… La fragilité de l’œuvre mais aussi la sensibilité du dessin n’échappa pas à l’enfant qui bien qu’ignorant tout de la peinture en fut ravie et la descendit dans sa chambre.
    Elle la cacha sous son lit et, chaque soir quand les lumières de la maison s’éteignaient et que les bruits s’estompaient, elle regardait le tableau fasciné par la lumière intérieure qui s’en dégageait. Elle ne dit rien à personne et garda son secret toute sa vie. Et les mois, les années passèrent, et Lucile ne cessait de contempler son tableau, dans les instants de joies et de peines, de soleil et de pluie.
    Quand Lucile fut une vielle dame, elle le donna à sa petite fille Louise. Elle prit soin de lui expliquer l’histoire de la naissance de la lumière, celle qui ne meurt jamais et qui accompagne chacun et chacune de nous quelles que soient les circonstances.
    « Noël, dit-elle à Louise, ce n’est que cela, la découverte d’une lumière que l’on attendait sans trop y croire et qui soudain vous éclaire les yeux, le visage, le cœur et illumine votre vie entière, révélant le secret du mystère de la vie. »
    En ces temps de l’Avent et de Noël qu’il soit donné à chacun et à chacune d’entre nous catéchètes, de découvrir et partager avec les enfants et les jeunes cette lumière venue de l’intérieur, celle du cœur, de l’amour et de la paix et, qu’ensemble, nous nous laissions conduire par elle.

     

     

     

    Nicole VERNET(D’après un texte de Laurence Fouchier) *

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    Mais aujourd’hui le crépuscule est rouge... Le coucher de soleil est ensanglanté... Nous sommes tout près de la tragique célébration du grand crépuscule social. Déjà le temps a sonné avant l’aube les premiers coups d’un jour nouveau sur les cloches de l’histoire. Basta, basta, basta ! C’est l’heure de la tragédie sociale ! Nous détruirons en riant. Nous incendierons en riant. Nous tuerons en riant. Nous exproprierons en riant. Et la société croulera. La patrie croulera. La famille croulera. Tout croulera, parce que l’Homme libre est né. Est né celui qui, à travers les pleurs et la douleur, a appris l’art dionysiaque de la joie et du rire. L’heure est venue de noyer l’ennemi dans le sang... L’heure est venue de laver notre âme dans le sang. Basta, basta, basta ! Que le poète transforme sa lyre en poignard ! Que le philosophe transforme sa sonde en bombe ! Que le pêcheur transforme sa rame en une formidable hache. Que le mineur sorte des antres étouffantes des mines obscures armé de son fer brillant. Que le paysan transforme sa bêche féconde en une lance guerrière. Que l’ouvrier transforme son marteau en faux et en haches. Et en avant, en avant, en avant ! Il est temps, il est temps — il est temps ! Et la société croulera. La patrie croulera. La famille croulera. Tout croulera, parce que l’Homme Libre est né. En avant, en avant, en avant, ô joyeux destructeurs. Sous le noir étendard de la mort, nous conquérerons la Vie ! En riant ! Et nous en ferons notre esclave. En riant ! Et nous l’aimerons en riant ! Parce que les hommes sérieux ne sont que des gens qui savent agir en riant. Et notre haine rit... Elle rit rouge. En avant ! En avant, pour la destruction totale du mensonge et des fantasmes ! En avant, pour la conquête intégrale de l’Individualité et de la Vie !

     

    Renzo Novatore, extrait de "Verso il nulla creatore", 1921*

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