• Madame de Sévigné :
    Attention

    A l'âge de quarante-deux ans, la Grande Mademoiselle (*) n'était toujours pas mariée. Elle tomba alors follement amoureuse du comte Antonin de Lauzun, de six ans son cadet, lieutenant général des dragons, originaire de Gascogne, qui avait fait une carrière fulgurante à la cour.

    Madame de Sévigné décrit avec un sens accompli du suspense théâtral les réactions de la cour au moment crucial de cette liaison.

    A monsieur de Coulanges
    A Paris, ce lundi 15 décembre 1670

    "Je m'en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe, la plus singulière, la plus extraordinaire, la plus incroyable, la plus imprévue, la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune, la plus éclatante, la plus secrète jusqu'aujourd'hui, la plus brillante, la plus digne d'envie : enfin une chose dont on ne trouve qu'un exemple dans les siècles passé, encore cet exemple n'est-il pas juste; une chose que l'on ne peut pas croire à Paris(comment la pourrait-on croire à Lyon?); une chose qui fait crier miséricorde à tout le monde; une chose qui comble de joie Mme de Rohan et Mme d'Hauterive; une chose enfin qui se fera dimanche, où ceux qui la verront croiront avoir la berlue; une chose qui se fera dimanche, et ne sera peut-être pas faite lundi.
    Je ne puis me résoudre à la dire; devinez-la : je vous le donne en trois. Jetez-vous votre langue aux chiens? Eh bien! il faut donc vous la dire; M.de Lauzun épouse dimanche au Louvre, devinez qui? je vous le donne en quatre, je vous le donne en dix, je vous le donne en cent. Mme de Coulange dit : "Voilà qui est bien difficile à deviner; c'est Mme de la Vallière. - Point du tout, Madame.
    - C'est donc Mlle de Retz? - Point du tout, vous êtes bien provinciale. - Vraiment nous sommes bien bêtes, dites-vous, c'est Mlle Cobert. - Encore moins. - C'est assurément Mlle de Créquy. - Vous n'y êtes pas. Il faut donc à la fin vous le dire : il épouse, dimanche, au Louvre, avec la permission du Roi, Mademoiselle de ...
    Mademoiselle ... , devinez le nom : il épouse Mademoiselle, ma foi! Mademoiselle, la Grande Mademoiselle; Mademoiselle, fille de Monsieur; Mademoiselle, petite-fille de Henry IV; Mlle d'Eu, Mlle de Dombes, Mlle de Montpensier, Mlle d'Orléans,  Mademoiselle cousine germaine du Roi; Mademoiselle, destinée au trône; Mademoiselle, le seul parti de France qui fût digne de Monsieur."
    Voilà un beau sujet à découvrir. Si vous criez, si vous êtes hors de vous-même, si vous dites que nous avons menti, que cela est faux, qu'on se moque de vous, que voilà une belle raillerie, que cela est bien fade à imaginer, si enfin vous nous dites des injures : nous trouverons que vous avez raison; nous en avons fait autant que vous.
    Adieu : les lettres qui seront portées par cet ordinaire vous feront voir si nous disons vrai ou non.

    (*) La Grande Mademoiselle : Anne Marie Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier, nièce de Louis XIII

    Partager via Gmail

    2 commentaires
  •  

    Marie Chouinard, OC (born 14 May 1955) is a Canadian dancer, choreographer, and dance company director.

    In 1978 Chouinard presented her first work, Crystallization. After 12 years as a solo performer and choreographer, Chouinard founded her own company in 1990, the COMPAGNIE MARIE CHOUINARD.

    Chouinard has lived in New York, Berlin, Bali and Nepal. Her travels, her curiosity, her eclectic studies and her understanding of various techniques allow her to explore the body in different ways. She has created more than 50 solo and group works. The works created since 1978 reflect the concerns of this surprising choreographer: her view of dance as a sacred art, her respect for the body as a vehicle of that art, her virtuoso approach to performance and the invention of a different universe for each new piece.

    In Marie Chouinard's alphabet, elements respond to one another as in a classical structure while integrating different cultural understandings of the body as infinitely intelligent. Her raw material is the dancers' flesh, bones and muscles, the instinct and vital impulse of the human body whose intimate connections she exposes. As a carrier of meaning, each gesture becomes the "phoneme" of a thought imbedded in the body, while form reflects the dancer's soul as it resides in organs, cells and energetic circuits. Celebrating the human body as a vehicle of life, Chouinard and her contributors work together to create choreographic pieces that reveal a world of primal light, coded sounds and protean forms, through vigorous and incandescent movements.

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

    ma folie et ma peur

    ont de grands yeux morts

    la fixité de la fièvre

     

     ce qui regarde dans ces yeux

    est le néant de l’univers

    nos yeux sont d’aveugles ciels

     

    dans mon impénétrable nuit

    est l’impossible criant

    tout s’effondre

     Georges Bataille *

    Partager via Gmail

    2 commentaires
  • Partager via Gmail

    votre commentaire
  • On peut certainement chercher une des raisons de la misère des conditions intellectuelles dans le nombre exagéré des professeurs : c'est à cause d'eux que l'on apprend si peu et si mal.

    Humain, trop humain (1878-1879) Friedrich Wilhelm Nietzsche *

    Partager via Gmail

    2 commentaires