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    Il y a trois catégories d'hommes : ceux qui se soumettent aux lois ; au dessus, ceux qui les refusent ; au delà, ceux qui s'en imposent.

     

    Journal - Jean-René Huguenin *

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  • 1. Au commencement est la conscience. Rien que la conscience : un réceptacle indifférent; une quantité d'énergie disponible.
    2. La conscience invente des rapports entre le monde et le moi. Ces rapports ne sont que des interprétations - parfaitement gratuites - de nos seules sensations. Car le monde, à ce stade, n'est qu'un ensemble de formes, et le moi: notre corps.
    Sentiments et émotions ne sont que des sensations interprétées : c'est-à-dire des formes de notre attention. D'où: possibilité de transformer ce que notre conscience se donne à elle-même. (Expériences possibles : passer de la peur au désir, de la mélancolie à la tendresse, de la colère à la pitié ... - simplement en dirigeant l'attention.)
    3. L'amour n'est qu'une extrême attention. Atteindre ce point-là. Attention = Amour. Mais l'amour est encore extérieur à la conscience. Il n'est que le rapport qui unit la conscience au monde. Ce rapport est un désir de possession.
    4. Découvrant son impuissance à posséder, l'amour se transforme en désir de connaissance (d'où : nécessité de rester maître de son amour). Avec la connaissance commence le changement, la saut capital : les notions de temps et d'espace sont bouleversées. Montrer comment : 1° le temps devient vertical; on connait, au même instant, le passé et l'avenir de l'objet connu (présence de la Mort). 2° Découverte d'un  espace commun à l'objet de à l'image. Tendre vers leur coïncidence; d'où : l'action sur le monde extérieur et les autres (problèmes de Pouvoir).
    Ce n'est donc pas le monde qui emplit la conscience, mais la conscience qui éclaire le monde - puis le transforme : c'est pourquoi il me semble que, dans une cinquième étape (où je parviendrai peut-être un jour), la connaissance débouche sur la Puissance.
    - Une conséquence évidente : est moral tout ce qui est conscient (c'est-à-dire tout ce qui sert à la Connaissance).
    Ce qui est urgent aujourd'hui : de nouvelles méditations cartésiennes, prouver l'existence du monde extérieur sans passer par l'existence de Dieu.
    Avons-nous vraiment l'idée de l'infini et du parfait? Justement pas. Les idées d'éternel d'infini, de parfait sont seulement des qualités que nous prêtons à tout objet dès que notre attention devient créatrice.
    Pour commencer à vraiment connaître, prêter aussi son attention à ce que l'objet n'est pas. Synthèse capitale: j'imagine ce que j'observe.

    Journal, lundi 16 mai, Chailles  - Jean-René Huguenin *

     

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    Ce qui m'intéresse chez autrui, ce sont les rapports qu'il a avec lui-même. Comment se voit-il? Eprouve-t-il seulement sa présence? Que fait-il, lorsqu'il est seul? L'unique angoisse : penser à soi. Monstruosité de l'homme seul; l'homme seul, l'homme mortel.
    - Ceux qui croient que tout est donné. Ceux qui croient que tout se conquiert (et qui sont ceux-là à qui tout est donné).
    Samedi 20 août, La Boixière *

    [...] Nous finissons tôt ou tard par choisir notre naturel. Nous possédons à partir de ce moment-là une sorte d'opportunisme de pensée qui agrandit les perspectives et libère notre attention.
    Rien de plis dangereux, de plus inutile que de se fixer un repère intérieur, auquel on se compare, qui altère toutes les attitudes, les crispe, et empêche, en fin de compte, de jouir de soi. D'autant que l'on se réfugie trop facilement dans cette image dont le miroir nous rassure et nous immobilise. Les vexations, les réceptions viennent y chercher la plus fausse des consolations. La hantise de la ligne droite est corruptrice.
    Lundi 25 août, La Boixière  *


    Journal - Jean-René Huguenin

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    Qu’est-ce qu’être heureux ? C’est ne pas comprendre – c’est ne pas avoir besoin de comprendre. C’est trouver à chaque chose un mystère que personne n’y voit, donc l’aimer, donc être fou. Le bonheur agit naturellement, d’un seul élan, sans le secours de la réflexion ni de la volonté, tout va de soi, on ne s’interroge plus, on est un et on est unique, on est ce que l’on voit, on ne se connaît plus. Etre heureux, c’est être inspiré. On trouve sans chercher la seule chose à dire ou à faire : le bonheur ou le génie, c’est exactement la même chose.
     

    Journal - Jean-René Huguenin *

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    Si la tentation de la folie est de plus en plus grande aujourd’hui, c’est qu’à nulle époque l’homme n’a été aussi dégoûté de lui-même et de son ennui, aussi impatient d’échapper à la condition humaine, aussi frénétiquement torturé par le besoin d’ouvrir les portes sacrées, les portes secrètes derrière lesquelles cessent tout sentiment, toute religion connus, où commence un monde absolument neuf.

    Journal - Jean-René Huguenin *

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