• "Il faut regarder toute la vie avec des yeux d'enfants"

    Henri Matisse

     

    Yeux d'enfant:
    Attention

    Se dégager des flots d'images que nous imposent quotidiennement cinéma, publicité, magasines pour pouvoir s'exprimer de façon originale, c'est-à-dire personnelle. Voir toute chose comme si on la voyait pour la première fois.
    Voir le monde avec des yeux d'enfants c'est une vision nouvelle qui nait pour la première fois en même temps que nait le monde.

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  • Tu es sous mes yeux:
    Attention

     


    Tu es tout entier sous mes yeux ; je m’arrache une seconde fois de tes bras ; je te vois dévorant tes larmes et résistant mal à tes émotions qui se font jour malgré tes efforts pour les comprimer. Il me semble que c’est hier que je t’ai perdu.

    Sénèque le Jeune "Lettres à Lucilius" *

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  • Les veilleuses dont notre nuit est parfumée
    Sont des sœurs dont les longs regards sont des secrets
    Et les yeux de nacre et de perle des coffrets
    Nous pénètrent, et sur la basse cheminée,

    Le miroir où ta beauté nue est confirmée
    Répète ces regards et ces yeux indiscrets,
    Qui troublants comme les feux pâles d’un marais,
    Hantent le cœur du doux poète et de l’Aimée.

    O ces yeux, tous ces yeux, dans le calme aromal
    De l’amour, sont d’autant plus tendres qu’ils font mal
    Et notre âme connaît des terreurs, pourtant pures.

    Mais quand l’aube s’abat sur nos chastes volets,
    La fenêtre a deux yeux bleus et vides, si laids
    Que nous tirons sur nous toutes les couvertures.

    Germain Nouveau

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  • A dix-sept ans, on voit clair. On voit ce qui est juste et ce qui ne l'est pas. On devine que le cœur d'un adulte est mélangé de tout. On voit que le coeur d'un adulte est un chiffon, un peu comme ceux qui servent aux peintres, pour essuyer leurs pinceaux. On voit la vie manquée, on se promet tout le contraire. On a des colères pures, sans ressentiment. On a des joies toutes neuves, sans fatigue. Mais on ne peut pas tout voir...

    "Femme à venir" Christian Bobin *

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  • Je devins fou et personne ne s'en aperçut: le visage de L.A. remplissait le monde à ras bord. Il n'y avait plus rien d'autre. J'étais moins que l'air qui baignait ce visage, moins que la lumière qui ricochait sur lui. Les yeux de L.A. étaient deux bijoux de flammes brune, dorée, semblables à deux noisettes, sertis dans l'ovale d'une chair pâle, enfantinement bombée aux joues comme les pétales d'un lys. Sur la joue gauche, au-dessus des lèvres qui n'étaient pas maquillées, une fossette orpheline, minuscule et affirmée comme le poinçon par lequel un ébéniste signe discrètement la perfection de son ouvrage. Ses cheveux noirs, longs et souples, luisant comme une rivière de corbeaux, la déshabillaient autant qu'ils l'habillaient. Ils donnaient envie de la voir nue, iIs étaient le cadre, les rives entre lesquelles on imaginait le fleuve de cette nudité. Mais la beauté charnelle ne semblait être chez L.A. que la servante d'une puissance bien plus considérable encore, celle de son âme et de ce qui m'apparut alors comme une bonté ruisselante: quand ses yeux se tournaient vers moi, j'existais plus noblement et plus sûrement qu'un ange auprès de Dieu.

    C.B. *

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