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Par Cruella le 15 Septembre 2014 à 12:39
L'ancienne tradition, selon laquelle le monde doit être consumé par le feu, au bout de six mille ans, est vraie, ainsi que je l'ai appris de l'Enfer.
Car le Chérubin au glaive de flamme sera relevé de sa garde auprès de l'Arbre de Vie, et aussitôt la création entière sera consumée et corrompu, nous apparaîtra infini et pur.
Ceci sera obtenu par une amélioration de la jouissance sensuelle.
Mais tout d'abord cette distinction entre le corps humain et l'âme humaine devra être abolie; ceci je l'obtiendrai, en imprimant selon la méthode infernale, avec des corrosifs, qui dans l'Enfer sont des vulnéraire et des baumes - qui volatilisent les surfaces apparentes et découvrent l'infini que celle-ci dissimulaient.
Si les fenêtres de la perception étaient nettoyées, chaque chose apparaîtrait à l'homme, - ainsi qu'elle l'est - infinie.
Car l'homme s'est lui-même enfermé jusqu'à ne plus rien voir qu'à travers les fissures étroites de sa caverne.W. Blake
Le mariage du Ciel et de l'Enfer
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Par Cruella le 15 Août 2014 à 10:20
«Le mal n’existe pas en tant que mal dès les origines, mais seulement par ses éléments. Car à différentes époques le bien et le juste sont différents. Ainsi ce qui agit bien tant qu’il est en son temps, agit plus tard mal. Ce n’est donc que par ses éléments que le mal est de même origine que le bien. Et par là, également sans fin. Mais il détermine lui-même sa fin en mettant le bien dans la situation où celui-ci pourra se sacrifier en se mélangeant volontairement au mal. Pour que le bien puisse délivrer le mal, il doit d’abord se développer éloigné du mal, jusqu’au point où il a la force de s’unir partiellement au mal, de le mettre en état de vouloir librement devenir bien, incité par l’éclat lumineux du bien. Parce que le mal n’a que cinq membres, mais que le bien en a sept, ce n’est qu’au début et à la fin que le bien reste en lui-même; au milieu de l’évolution, il plonge dans les cinq et sauve l’harmonie des douze (il s’agit des sept constellations lumineuses et des cinq sombres sur la route du soleil). C’est pourquoi on accorde à la Divinité, le roi du Paradis de la lumière, cinq membres. Ce sont: la mansuétude, le savoir, la compréhension, la discrétion, le discernement. Cinq autres membres concernent le coeur: l’amour, la foi, la fidélité, le courage, la sagesse. Lorsque l’évolution du monde eût séparé la lumière des hauteurs d’avec les sombres flots des profondeurs, alors Satan s’éleva des profondeurs. Sa tête était celle d’un lion, son tronc celui d’un dragon, ses ailes étaient comme celles d’un grand oiseau, sa queue comme celle d’un animal aquatique et ses quatre pattes comme celles d’un animal terrestre. Cet être formé dans les ténèbres avait pour nom le dragon, l’ancien serpent. Alors il commença à dévorer et à avaler, et à corrompre d’autres êtres, avançant à pas mesurés à gauche et à droite, pénétrant dans les profondeurs tout en apportant la corruption et la destruction à qui cherchait à le vaincre. Ça et là, il s’élançait vers les hauteurs et apercevait les rayons de la lumière, mais éprouvait une aversion devant elle. Lorsqu’ensuite il vit que ces rayons fortifiaient leur éclat au contact de son opposition, alors il s’effraya, se traîna membre par membre et se retira dans son élément.
Maintenant, il s’élançait à nouveau dans les hauteurs; et alors la terre de lumière remarqua le geste de Satan et ses intentions d’attaque et de destruction. Mais lorsqu’elle remarqua cela, le monde du discernement, le monde du savoir le remarqua aussi, puis le monde de la discrétion, puis le monde de la compréhension, puis le monde de la mansuétude. Le roi du paradis de lumière remarqua cela, et il chercha le moyen de rencontrer Satan.
Ses armées étaient bien assez puissantes, mais il n’y avait que le bien dans le royaume de lumière. Alors il créa avec les esprits de sa droite, avec ses cinq mondes et avec ses douze éléments, une lignée: l’homme originel. Il envoya celui-ci en-bas, pour qu’il se mélange avec les ténèbres. C’est lui qui devra lutter contre le dragon.
Alors l’homme originel se cuirassa avec les cinq lignées, les cinq dieux, avec le souffle qui flotte doucement, avec le vent, avec la lumière, avec l’eau, avec le feu. Le premier dont il s’imprégna fut le souffle. Il posa au-dessus du sublime souffle, comme un manteau, la lumière ondoyante, s’enveloppa par-dessus la lumière d’eau turbulente et se recouvrit de vent. Là-dessus, il prit le feu comme bouclier et une lance dans sa main, et descendit en hâte du paradis.
Le dragon s’appuyait sur ses cinq lignées, sur la fumée, l’incendie, l’obscurité et le vent enflammé, s’en cuirassa, en fit son bouclier, et il vint à la rencontre de l’homme originel. Alors ils combattirent longtemps, et le dragon remporta la victoire sur l’homme originel, avala sa lumière et l’enferma dans ses lignées et ses éléments. Alors naquit la tempête, le tourbillon et la mort, et les enfers se consumèrent eux-mêmes. Ainsi naquit le genre humain. Mais l’homme reconnut l’ami des lumières, le roi du paradis de lumière. Et son éclat le remplit de joie. Car la lumière de l’homme originel, que le dragon avait avalée, agissait en lui de telle sorte qu’il ressentait de la joie pour la lumière. Que la lumière brille dans la lumière, jubilait l’homme; et l’abîme s’éleva de plus en plus, rayonnant, éclairant, brillant et brûlant comme les rayons du soleil. Ainsi les esprits des ténèbres, de même que toutes les autres créatures, toutes les substances, furent délivrées, élevées, éclairées et réchauffées, car la douceur était plus forte que la haine. Dans l’homme, la douceur délivra le dragon de l’enfer.»
Walter Johannes Stein, Weltgeschichte im Lichte des heiligen Gral - das neunte Jahrhundert, J. Ch. Mellinger Verlag, Stuttgart, 1966 (édition originale 1928), pp. 106-108 (traduction personnelle).
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Par Cruella le 2 Juin 2014 à 10:00
Dès que la cloche du séminaire, qui était pendue à la porte du couvent des Confrères, dans la bonne ville de Kiev, faisait entendre à pointe d’aube ses appels sonores, des groupes d’écoliers – grammairiens, rhétoriciens, philosophes, théologiens – accouraient de toutes parts. Les grammairiens, d’un âge encore tendre, se bousculaient les uns les autres et se lançaient des injures d’une voix de fausset. Leurs habits étaient le plus souvent sales, déchirés, et leurs poches toujours remplies de mille objets hétéroclites, tels que : osselets, sifflets de plume, croûtes de pâté, jeunes moineaux même, dont le pépiement indiscret, rompant parfois le silence sacré de la classe, attirait sur leur possesseur force coups de férule, force cinglées de verges. Les rhétoriciens marchaient certes avec plus de gravité ; mais, si leurs habits étaient souvent vierges d’accrocs, leurs visages se paraient presque toujours d’ornements assez semblables aux figures de rhétorique, un œil au beurre noir, par exemple, une cloque sur la lèvre ou quelque autre marque distincte ; ceux-là devisaient et juraient d’une voix de ténor. Quant aux philosophes, ils parlaient une octave plus bas et n’avaient dans leurs poches que des rognures de tabac. Ils ne faisaient jamais de provisions, préférant dévorer illico l’aubaine qui leur tombait sous la patte ; ils sentaient tous la pipe et le brandevin, de si loin parfois que plus d’un artisan, allant à sa besogne, s’arrêtait en les croisant et flairait longtemps l’air comme un limier qui s’évente.
À cette heure matinale, le marché s’ouvrait à peine, et les vendeuses de craquelins, de pains mollets, de pépins de pastèque, de tourteaux de pavots, se pendaient aux basques de ceux des écoliers dont les habits étaient faits de drap fin ou de coton.
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Par Cruella le 4 Mai 2014 à 12:24
Le Calvaire dans les cerises. – Une montagne noire ; une aube blanche illuminant le haut ; sur ce fond blanc, à la cime extrême du mont, un grand cerisier, un cerisier sauvage, chargé de milliers de cerises, de ces petites cerises noires avec lesquelles on fait le kirsch. Et, de ces cerises, il y en avait des millions, des milliards de mille. Seulement, les oiseaux en mangeaient beaucoup, et les paysans, pour leur faire peur, avaient mis dans le cerisier trois croix, et, sur ces trois croix, des simulacres du Christ et des deux larrons, simulacres faits de haillons avec de grossiers visages en terre blanche.
Et les petites cerises pendaient par grappes sur ces croix, le vent les faisait danser en agitant les haillons. Mais les oiseaux n’avaient pas peur : il en venait, il en venait... le ciel en était criblé ; ils picoraient, et les cerises qu’ils becquetaient rendaient un suc d’un rouge noir, tellement que le Christ et les deux larrons étaient tout éclaboussés d’une lie, comme tachés de sang.
Et tout cela flottait, dansait sur le fond blafard du ciel, avec une horrible couleur vineuse qui me faisait peur, et cela s’appelait : le Calvaire dans les cerises.
Le jour, j’avais assisté à un enterrement avec musique noire, procession, Christ au fond du chœur dans les cierges. Le soir, j’avais causé au café avec B.... nous avions bu du kirsch, j’avais raconté mes voyages dans les Vosges, parlé des cerisiers sauvages et des myrtilles.
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Par Cruella le 17 Avril 2014 à 10:04
Les géants qui amenèrent ce monde à son existence sensuelle, et qui depuis semblent y vivre enchaînés, sont véritablement les principes de sa vie et les générateurs de tout activité; mais les chaînes sont les ruses des esprits faibles et soumis, qui ont pouvoir de résister à l’énergie; selon ce que dit le proverbe: pauvre en courage est riche en ruse.
Ainsi, une portion de l'être est le Prolifique, l'autre portion le Dévorant: il semble au Dévorant qu'il tient le Producteur dans ses chaînes, mais cela n'est point; il ne tient que des portions d'existence et s'imagine qu'il tien le tout.
Mais le prolifique cesserait d'être prolifique si le Dévorant comme une mer, n'absorbait l'excès de ses délices.
Certains diront: Dieu n'est-il pas seul Prolifique?
Je réponds : Dieu seul Agit et Est, dans les êtres existants ou hommes.
Il y a et il y aura toujours sur la terre ces deux classes d'hommes, et elles seront toujours ennemies; essayer de les réconcilier, c'est s'efforcer de détruire l'existence.
La Religion est un effort pour les réconcilier.
Note. Jésus-Christ a désiré - non les unis, mais les séparer, ainsi que nous le voyons dans la parabole des brebis et des boucs! Et ne disait-il pas : Je suis venu pour apporter non pas la Paix, mais le Glaive.
Le Messie ou Satan, ou Tentateur, était d'abord considéré comme un des Antédiluviens, c'est-à-dire : une de nos Énergies.W. Blake
Le mariage du Ciel et de l'Enfer
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