• Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

    Qui suis-je ? Qui étais-je ? Je ne trouverai jamais ma nuit. C’est moi que je prie, c’est moi qui m’exauce. Dieu dans sa haine nous a tous laissés libres. Mais il nous a donné la soif pour que nous l’aimions. Je ne puis lui pardonner la soif. Mon cœur est vierge, rien de ce que je conquiers ne me possède ! On ne connaîtra jamais de moi-même que ma soif délirante de connaître. Je ne suis que curieux. Je scrute. J’explore. La curiosité c’est la haine. Une haine plus pure, plus désintéressée que toute science et qui presse les autres de plus de soins que l’amour – mais qui les détaille, les décompose. Me suis-je donc tant appliqué à te connaître, Anne, ai-je passé tant de nuits à te rêver, placé tant d’espoir à percer ton secret indéchiffrable, et poussé jusqu’à cette nuit tant de soupirs, subi tant de peines, pour découvrir que mon étrange amour n’était qu’une façon d’approcher la mort ?

    "La Côte sauvage"  Jean-René Huguenin *

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  • Dans notre société obsédée par le visage, Back Side/Dos à la mode est un sujet original et inattendu. Une exposition accueillie au musée Bourdelle, consacrée au vêtement  vu de dos. En abordant les liens du corps au vêtement d'un point de vue social et psychologique, l'exposition interroge la perception que nous avons de notre dos et de celui des autres. Le dos rappelle à l'homme ses propres limites : il se dérobe à la vue et en partie au toucher. Cependant la mode ne cesse de l'orner, de le charger ou de le dénuder. Sur cette zone la plus plane de notre corps, messages et motifs se déploient en toute lisibilité sans que nous croisions jamais les regards qui leur sont accordés.
    Du sillage d'une traîne de cour à la charge d'un sac à dos, de la sensualité d'un décolleté à la contrainte d'une fermeture, l'exposition propose un parcours thématique d'une centaine de silhouettes et d'accessoires du XVIIIe siècle à nos jours, issus des collections Galliera. Cet ensemble est complété par une sélection d'extraits de films et de photographies.
    L'exposition se déploie du hall des plâtres jusqu'à l’extension contemporaine de Portzamparc, en passant par les ateliers d'Antoine Bourdelle.Les modèles présentés établissent un dialogue entre mode et sculpture avec les créations de ce grand maître du tournant du XXe siècle. Back Side/Dos à la mode offre un regard inédit sur les œuvres de Bourdelle, mettant en lumière ses dos à la musculature puissante et ses profits graciles ...

    Back Side/Dos à la modeBack Side/Dos à la mode

     

    Back Side/Dos à la modeBack Side/Dos à la mode

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Toutes les photos de cette exposition sont visibles ICI

     

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

    Plus jamais de chambre pour nous,
    Ni de baisers à perdre haleine
    Et plus jamais de rendez-vous
    Ni de saison, d'une heure à peine,
    Où reposer à tes genoux.

    Pourquoi le temps des souvenirs
    Doit-il me causer tant de peine
    Et pourquoi le temps du plaisir
    M'apporte-t-il si lourdes chaînes
    Que je ne puis les soutenir ?

    Rivage, oh ! rivage où j'aimais
    Aborder le bleu de ton ombre
    Rives de novembre ou de mai
    Où l'amour faisait sa pénombre
    Je ne vous verrai plus jamais.

    Plus jamais. C'est fini
    Plus de pas unis, plus de nombre,
    Plus de toit secret, plus de nid,
    Plus de lèvres où fleurit et sombre
    L'instant que l'amour a béni.

    Quelle est cette nuit dans le jour ?
    Quel est dans le bruit ce silence ?
    Mon jour est parti pour toujours,
    Ma voix ne charme que l'absence,
    Tu ne me diras pas bonjour.

    Tu ne me diras pas, me voyant,
    Que j'illustre les différences,
    Tu ne diras pas, le croyant,
    Que je suis ta bonne croyance
    Et que mon coeur est clairvoyant.

    Mon temps ne fut qu'une saison.
    Adieu saison vite passée.
    Ma langueur et ma déraison
    Entre mes mains sont bien placées
    Comme l'amour en sa maison.

    Adieu plaisirs de ces matins
    Où l'heure aux heures enlacée
    Veillait un feu jamais éteint.
    Adieu. Je ne suis pas lassée
    De ce que je n'ai pas atteint.

    Louise De Vilmorin *

    Partager via Gmail

    votre commentaire