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    En beaucoup de domaines, j'étais un sentimental :
    des chaussures de femmes sous le lit ; une épingle à cheveux abandonnée sur la commode ; leur façon de dire : "Je vais faire pipi..." les rubans qu'elles mettent dans leurs cheveux ; descendre le boulevard avec elles, à une heure et demi de l'après-midi, deux personnes marchant ensemble, simplement ; les longues nuits de beuverie, de tabagie, de discussions ; les scènes ; penser au suicide ; partager un repas en se sentant bien ; les plaisanteries ; les rires absurdes ; sentir les miracles dans l'air ; ensemble dans une voiture en stationnement ; comparer les amours d'antan à trois heures du matin ; s'entendre dire qu'on ronfle, écouter ronfler ; les mères ; les filles ; les fils ; les chats ; les chiens ; parfois la mort, le divorce, mais toujours continuer, s'accrocher ; lire seul le journal dans une buvette et sentir une nausée te retourner l'estomac, parce que maintenant elle est mariée avec un dentiste ayant un Q.I de 95 ; les courses de chevaux, les parcs, les pique-niques dans les parcs ; même la prison ; ses amis sinistres, tes amis sinistres ; ton goût pour la gnôle, son goût pour la danse ; ta drague, sa drague ; ses pilules, tes baises en douce, et elle qui fait pareil ; dormir ensemble..."

    "Women"*

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  • J'ai regardé à travers la vitre. L'infirmière a montré mon enfant du doigt. La figure de l'enfant était très rouge et il hurlait plus fort que tous les autres enfants. La pièce était pleine de bébés hurleurs. Toutes ces naissances! L'infirmière avait l'air très fière de mon bébé. Enfin, j'espérais que c'était bien le mien. Elle a pris la fillette pour que je puisse mieux la voir. Je souriais à travers la vitre. Je savais pas quoi faire. La même arrêtait pas de hurler dans ma direction. Pauvre morpionne, je pensais, pauvre satanée petite morpionne. A l'époque je ne me doutais pas qu'elle serait un jour une belle fille, mon portrait tout craché, hahaha. *

    J'ai regardé à travers la vitre ...

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    Un jour j’étais au bar entre deux courses et j’ai vu cette femme. Dieu ou quelqu’un d’autre n’arrête pas de créer des bonnes femmes et de les jeter dans les rues, et celle-là a le cul trop gros et celle-ci a les nibards trop petits et cette autre est cinglée et cette autre a de la religion et celle-là encore lit dans les feuilles de thé et celle-là arrête pas de péter et celle-ci a ce gros tarin, et cette autre a les jambes cagneuses…
    Mais de temps en temps une femme s’amène, en pleine fleur, une femme qui fait carrément péter sa robe… une créature sexuelle, une calamité, la fin de tout. J’ai levé les yeux et elle était là, tout au bout du bar.

    "Le Postier" *

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  • Allez ma belle monte la-dessus.
    Je l'ai soulevé et, après lui avoir bien écarté les fesses, je l'ai posée au sommet du mât . Et cette vieille dame de 55 ans s'est empalée dessus, tout en me couvrant de baisers . Certes, on nageait dans l'horreur mais, je le répète , son corps de 18 ans était aussi ferme que le sein d'une jeune vierge, et il se balançait et ondulait comme un serpent ou, mieux encore, comme un papier peint hystérique qui prendrait tout à coup apparence humaine.

    "Journal d'un vieux dégueulasse"

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