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Par Cruella le 21 Mai 2020 à 14:50
Tous les yeux sont ardents --- sous le soleil
Chaque jour est un jour différent
Je te le dis pour le cas
Où je te tromperais : quelles
Que soient les lèvres
Que j'embrasse, à l'heure d'amour
A la mi-nuit noire, à qui que ce soit
Que je jure furieusement de vivreComme une mère à son enfant
Comme fleurit une fleur
Sans jamais promener mon regard
Sur qui que ce soit d'autre...Tu vois, cette petite croix en cyprès
Car --- tu la connais ---, tout
S'éveillera --- à ton premier signe ---
Sous ma fenêtre22 février 1915
Marina Tsvetaeva *
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Par Cruella le 7 Mai 2020 à 17:20
Hyacinthe ! Ô mon cœur ! Jeune dieu doux et blond !
Tes yeux sont lumière de la mer ! Ta bouche,
Le sang rouge du soir où mon soleil se couche...
Je t'aime, enfant câlin, cher aux bras d'Apollon.
Tu chantais, et ma lyre est moins douce, le long
Des rameaux suspendus que la brise effarouche
À frémir, que ta voix à chanter, quand je touche
Tes cheveux couronnés d'acanthe et de houblon.
Mais tu pars ! Tu me fuis pour les Portes d'Hercule ;
Va ! Rafraîchis tes mains dans le clair crépuscule
Des choses où descend l'âme antique. Et reviens,
Hyacinthe adoré ! Hyacinthe ! Hyacinthe !
Car je veux voir pour toujours les bois syriens
Ton beau corps étendu sur la rose et l'absinthe.
« Une lettre écrite en vers libre par Mr Oscar Wilde à un ami et traduite en vers rimés par un poète sans importance », 1893.Pierre Louÿs *
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Par Cruella le 25 Avril 2020 à 14:37
De mes vers, écrits si tôt
Que je ne me savais pas poète
Jaillis comme l'eau des fontaines
Comme le feu des fuséesS'engouffrant comme des diablotins
Dans le sanctuaire plein de rêves et d'encens
De mes vers de jeunesse et de mort
--- De mes vers jamais lus !----Jetés dans la poussière des libraires
(Où personne n'en veut ni n'en a voulu)
De mes vers, comme des vins précieux
Viendra le tourmai 1913
Marina Tsvetaeva
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Par Cruella le 29 Mars 2020 à 12:03
Les veilleuses dont notre nuit est parfumée
Sont des sœurs dont les longs regards sont des secrets
Et les yeux de nacre et de perle des coffrets
Nous pénètrent, et sur la basse cheminée,
Le miroir où ta beauté nue est confirmée
Répète ces regards et ces yeux indiscrets,
Qui troublants comme les feux pâles d’un marais,
Hantent le cœur du doux poète et de l’Aimée.
O ces yeux, tous ces yeux, dans le calme aromal
De l’amour, sont d’autant plus tendres qu’ils font mal
Et notre âme connaît des terreurs, pourtant pures.
Mais quand l’aube s’abat sur nos chastes volets,
La fenêtre a deux yeux bleus et vides, si laids
Que nous tirons sur nous toutes les couvertures.Germain Nouveau *
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Par Cruella le 18 Février 2020 à 10:48
Je ne croyais plus pouvoir aimer un être humain
Avant que je n'aie vu sous la lumière verte
Tes longs cheveux dorés et ta poitrine ouverte
Il en est tant passé de corps entre mes mains
Mais j'ai compris que toi sans que nul ne l'apprenne
Tu serais l'être enfin que je pourrais chérir
Et qu'en toi jusqu'au jour je jouirai? mon tour
A mourir de plaisir avant qu'ils ne te prennent
Notre roman d'amour
On n'en doit pas parler
Est-ce encore de l'amour
Que de l'amour vol?
Ecartelé
au lit de fer chromé
On n'en doit pas parler
Nul ne doit en douter
Et nul ne le saura
Pas m? me toi!
Ta vie est dans ce seau avec ton coeur aimant
Je ne sais rien de plus je ne veux pas savoir
Qui tu? tais hier et que put décevoir
Ton pauvre coeur crevé par un quelconque amant
Car j'aurais beau te prendre à t'en anéantir
Explorer tous les plis de ton corps? vidé
Ses mille et un méandres aux couleurs d'orchidées
Ton corps restera froid comme celui des martyrs
Notre roman d'amour
On n'en doit pas parler
Est-ce encore de l'amour
Que de l'amour vidé
Raccommodé
Aux draps de toile cirée?
On n'en doit pas parler
Nul ne doit s'en douter
Et nul ne le saura
Pas m? me toi!
Je t'ouvre, je te force, je t'assassine encore
Je te traite en esclave, je te traite en putain
J'oblige? l'infamie ton sourire incertain
Pourquoi me réfréner puisque tu n'es qu'un corps?
Quel est ce monstre en toi, me disent tes yeux sombres
Que puis-je te répondre? C'est ma façon d'aimer
D'autres courent dans la nuit comme des affamés
Moi je ne viole personne, je ne pollue qu'une ombre
Demain je recoudrai tes blessures ouvertes
Je fermerai tes yeux comme font ceux qui croient
Tes mains que je profane étreindront une croix
Je te ramènerai sous la lumière verte
Demain il sera temps pour l'indifférent qui
Pleurera sur ton sort pour ta pieuse famille
Il sera temps demain que je te remaquille
Après m'être gorgé de ton cadavre exquisParoles écrites par P.Philippe pour Jean Guidoni (chanteur)
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